NETTALI.COM - Les malades du Covid-19, admis dans les différents centres de traitement que compte le Sénégal, risquent de souffrir le martyr. En effet, les étudiants en 7ème et 8ème année de Médecine qui interviennent dans ces dites centres, ont décidé de se retirer des salles de soins à partir de ce vendredi. Ils manifestent ainsi leur mécontentement contre le ministère de la Santé qui a refusé de leur payer des primes de garde.
Tout est parti d’une réunion dans les locaux du ministère de la Santé et de l’Action sociale, entre le Directeur des ressources humaines et ces étudiants en médecine appelés «médecins de garde», enrôlés dans les Centres de traitement du Coronavirus, pour optimiser la prise en charge des patients. En 7 et 8ème année de Médecine à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, pour la plupart, ces jeunes médecins n’ont pas réussi à convaincre le Drh du paiement des gardes à eux, dus. A la place, le ministère leur a proposé de prendre leur motivation et de continuer à travailler. Ce qui leur a fait le plus mal, c'est que l'autorité a ajouté dans ses propos : "à prendre ou à laisser car le ministère ne paiera aucune garde, ni les arriérés».
Selon nos informations, lorsque les plaignants ont exposé leurs doléances, le Drh s'est voulu clair. «Le ministère n’a pas à vous payer des gardes, car il n’était même pas au courant de votre présence dans les Centres de traitement ; et il n’y a aucun lien entre vous et le ministère. Sur le plan juridique, vous n’êtes pas légaux aux yeux du ministère, car il n’y a aucun acte écrit qui atteste de votre présence dans les Centres de traitement. Ce qui fait que vous n’avez même pas le droit d’écrire des préavis où d’aller en grève», a poursuivi le Directeur des ressources humaines qui, ajoute-t-il, ne voulait entretenir aucune ambiguïté sur la situation de ces médecins qui n’ont pas encore prononcé le serment d'Hippocrate, mais qui sont, toutefois, en première ligne dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus.
Ce qui a le plus fait mal les étudiants, c’est quand le Drh leur a fait savoir qu’en «cas d’erreur médicale au niveau des Centre de traitement, ce sera leur responsabilité personnelle qui sera engagée. Le ministère ne pourra pas les couvrir car ils sont considérés comme des stagiaires ou des bénévoles». Mais aussi à la fin de leur implication dans la lutte, ils ne pourront pas bénéficier d’attestations car ils n’ont aucune relation contractuelle les liant au ministère de la Santé.
Des "vérités crues" qui ont poussé ces étudiants, désabusés, à prendre la décision de se retirer des Centre de traitement du Coronavirus jusqu’à nouvel ordre.