NETTALI.COM – Alors que les téléspectateurs attendaient une annonce officielle de la part du ministre des Affaires Etrangères dans une "Edition Spéciale" de la TFM, ce dimanche 28 juin, ils ont eu droit à une sortie aux allures d'agenda personnel d'Amadou Ba. Ce dernier n’aura au finish fait que désigner des lieux communs, en s’exerçant à démontrer sa « loyauté » à Macky Sall. Qu’est-ce qui a bien pu motiver cette tribune ?
Quel prétexte a pu bien motiver cette « Edition spéciale » avec Amadou Bâ, que la Tfm nous a servie ce dimanche soir ? On aurait compris qu'un événement d'une envergure diplomatique particulière eût lieu ou d’autres questions relevant de la zone de compétence du ministre des Affaires, mais rien de tout cela à l'arrivée. De nombreux spectateurs de la Tfm ont dû rester sur leur faim après avoir suivi l’émission drivée par le binôme Abdoulaye Cissé et Pape Ngagne Ndiaye.
Il coule de source que tout ce qu’il y a de « spécial » dans cette édition, ne le sera qu’aux yeux du chef de la diplomatie sénégalaise qui a profité de cette tribune pour donner des gages de loyauté au président de la République. Ce, dans un contexte où des soupçons sont portés sur sa personne au sujet de la succession de Macky Sall, et sur fond de rumeurs croissantes mettant en perspective la formation d’un nouveau gouvernement et une histoire de cabales politiques. En d’autres termes, Amadou Bâ a réédité le numéro qu’il a servi, il y a quelques mois, aux auditeurs du « Jury du Dimanche » de Iradio, quand il s’est agi pour lui de balayer d’un revers de la main toutes les rumeurs qui lui prêtent de monter une cabale dans les entrailles du pouvoir aux fins de se mettre sur orbite pour succéder à Macky Sall.
Prenez un exemple ! Au cours de cet entretien avec Tfm où le champ lexical de la « loyauté » a été épuisé, le ministre des Affaires étrangères ne cessait de répéter qu’il doit son ascension à la confiance du chef de l’Etat et qu’il ne ménagera aucun effort pour mériter cette confiance. « Je n’ai rien fait pour aider le président Macky Sall à accéder au pouvoir en 2012, non plus je n’ai pas posé un acte pour tenter d’empêcher son élection. J’étais un fonctionnaire au service de la République à la tête de la Direction générale des impôts et domaines et quand il m’a trouvé sur place, il m’a renouvelé sa confiance, avant de me nommer ministre en septembre 2013. C’est lui qui m’a demandé de soutenir son action politique et c’est ce que je fais depuis 2016 avec tout l’engagement nécessaire », rassure l’invité de la Tfm.
Il a aussi insisté sur le fait qu’il n’avait pas la carte de l’Apr, et que ce n'est que par le bon vouloir de Macky Sall qu'il est arrivé à ce niveau, reprenant les éléments de langage de Mame Mbaye Niang, qui lui dénie toute légitimité historique pour pouvoir prétendre succéder à l’actuel président de la République.
Au sujet de Ousmane Sonko, il a nié avoir fiancé la campagne de cet opposant, alors que Pape Ngagne Ndiaye le relance sur les rumeurs qui le décrivent comme le bailleur du leader de Pastef. M. Bâ se montre d'ailleurs plus explicite en wolof recherché : « sama khèl khalatouko Dofouma dofanéwoumako di dimbli kène en tant qu’agent de l’Etat ». (En tant qu’agent expérimenté de l’Etat je ne suis pas si fou pour oser financer un opposant).
L’édition spéciale a également servi de prétexte à Amadou Bâ pour minimiser les remous notés dans les rangs de l’Alliance pour la République aux Parcelles Assainies. « Ce n’est pas mon leadership qui est contesté, ils me reprochent d’être parfois absent et je suis en train de corriger », rectifie-t-il.
Le ministre a toutefois enté de relativiser la portée de l’apport de son supposé rival, le maire Moussa Sy, dans la victoire du candidat Macky Sall dans cette commune très stratégique de la capitale. Ainsi, dira-t-il : « Nous avons renversé la tendance dans la commune depuis 2016, nous avons encore gagné aux législatives de 2017, quel que soit par ailleurs l’apport de Mousa Sy ».
En somme, le chef de la diplomatie, qui dit qu’il n’existe aucun nuage entre le chef de l’Etat et lui, renouvelle son allégeance à Macky Sall et promet de l'accompagner « sur tous les plans », jusqu’en 2035. Sauf qu'en 2035,