NETTALI.COM – Le juge d’instruction a démarré, ce mardi au palais de justice de Ziguinchor, l’audition du journaliste René Capin Bassène accusé d’être impliqué dans le massacre de la forêt classée de Boffa Bayotte en Casamance. Mais pour l’avocat Me Ciré Clédor Ly, les conditions dans lesquelles son client est entendu son déplorables.
Il est presque 21 heures ce mardi quand Me Ciré Clédor Ly sort du bureau du juge d’instruction au palais de Justice de Ziguinchor. L’avocat est venu assister à l’audition de son client René Capin Bassène en prison depuis le massacre de Boffa-Bayotte, le samedi 6 janvier 2018. Une tuerie qui avait fait 14 morts et dont le journaliste René Capin Bassène est accusé d’être le cerveau.
«L’interrogatoire se poursuit alors qu’il dure depuis dix heures», a d’abord déploré Me Ciré Clédor Ly. Et de poursuivre : «C’est quand même pénible de rester tout ce temps sans manger ni boire et de répondre à des questions alors que M. Bassène a fait 29 mois de détention.» Une manière, pour lui, de fustiger le fait que «des personnes soient gardées pendant plusieurs années en prison et que du jour au lendemain on veut, tambour battant, terminer une enquête, une information». «Je crois que tout cela ne participe pas au droit à un procès équitable», regrette Me Ciré Clédor Ly.
Interpellé sur l’état moral de son client, l’avocat indique : «Quand on estime qu’on est innocent, on peut braver toutes les difficultés et toutes les peines». Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, «c’est bien dommage pour sa famille». «Lui, il résiste, mais jusqu’à quand ?», s’interroge-t-il. A l’en croire, le juge d’instruction n’a posé que des questions à charge. «C’est des questions à charge que les juges d’instruction posent parce qu’ils cherchent des coupables alors qu’on devrait chercher la vérité», souligne-t-il. Avant d’indiquer qu’«il appartient à l’avocat de poser des questions à décharge». «Nous avons posé plus de 30 questions à décharge avec plus de 30 réponses à décharge», a-t-il révélé.