NETTALI.COM- Un manque à gagner de 5 milliards de francs CFA. C'est ce qu'a subi le marché de Diaobé durant les 8 semaines qu'il a été fermé.
Les prévisions de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV) sont alarmants. Les résultats de son enquête menée au mois de mai 2020 à travers ses 16 points focaux répartis dans les 14 régions du Sénégal pour recueillir l’avis et le ressenti des populations sur l’impact que cette crise a sur leur quotidien et leur sécurité alimentaire et nutritionnelle ne sont pas rassurants.
Selon l’enquête, il est revenu qu’au Sénégal, la vie économique de certaines régions est marquée par les échanges au sein des marchés quotidiens, hebdomadaires (louma) ou supermarchés, ces lieux où les consommateurs s’approvisionnent en produits de toutes sortes. Lesquels sont : denrées alimentaires agricoles, maraîchers, aliments de bétail, produits phytosanitaires, volaille, produits cosmétiques, habillement.
« À l’image des Louma de Kolda qui polarisent plus de 60 villages environnants avec plus de 600 tonnes de riz, plus de 300 tonnes de céréales et plus de 800 tonnes de légumes vendus par mois, la région renferme le plus grand marché hebdomadaire de l’Afrique de l’Ouest : le « Louma de Diaobé » avec un chiffre d’affaire de 700 000 000 FCFA par semaine.
"La fermeture du marché de Diaobé pendant 8 semaines a entrainé un manque à gagner estimé à environ 5 milliards de FCFA », a révélé l’enquête. Qui indique que « la fermeture de ces marchés hebdomadaires aujourd’hui rouverts avec les mesures d’assouplissement dans les différentes régions du pays a eu des impacts non négligeables dans l’approvisionnement en denrées alimentaires des populations avec une flambée des prix, une rareté des produits agricoles, animales et végétales, une inaccessibilité et une indisponibilité des produits de qualité couplées à des problèmes de stockage ».
D’après l’enquête du Cicodev, la crise de la COVID 19 continue d’avoir des impacts forts négatifs sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations surtout les plus vulnérables. Mais, cette crise a aussi permis de voir et de mesurer les capacités de mobilisation, d’organisation et d’adaptation de différentes catégories d’acteurs. « Cette adaptation s’est faite dans la solidarité, la mutualisation des idées et des approches novatrices avec des politiques plus sensibles aux réalités locales qui placent l’être humain au centre de tout développement », explique-t-on dans le rapport.
Toutefois, pour mieux faire face aux effets de la pandémie l’Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CICODEV) exhorte l’État du Sénégal à mettre en place des stocks de sécurité pour garantir la disponibilité permanente des produits alimentaires sains et nutritifs de première nécessité à un coût acceptable pour les consommateurs les plus démunis. Il l’invite aussi à réduire autant que possible la dépendance du marché et surtout extérieur pour assurer la sécurité alimentaire de ses citoyens et à favoriser l’émergence de systèmes alimentaires plus durables plus résilients et plus favorables aux exploitations familiales locales.