NETTALI.COM - Nous publions ci-dessous le communiqué du Syndicat unique des travailleurs du transport aérien et activités annexes du Sénégal (SUTAAAS), alertant le gouvernement sur une "banqueroute collective", qui risque de causer de nombreuses pertes d'emplois.
"Notre organisation mène un combat sans répit pour la survie des entreprises du secteur aéroportuaire depuis l’apparition de la pandémie du COVID 19 et a réussi avec l’aide de notre centrale syndicale la CNTS a décroché une ordonnance qui a garanti les emplois durant trois (03) mois ainsi qu’une rémunération minimale de 70% aux travailleurs.
En outre, malgré les difficultés sanitaires et financières, toutes les entreprises qui ont sollicité un prêt dans le cadre du crédit aérien, dont le SUTTAAAS a grandement contribué à sa mise en place, ont pu bénéficier de cet argent avec un différé de paiement de 24 mois remboursable en 72
mois ainsi que de remises fiscales sur les périodes d’Avril à Juin 2020.
En plus d’un report d’échéance bancaire sur 6 mois pour les entreprises et les agents, officiellement l’aéroport est ouvert aux vols internationaux depuis le 15 Juillet 2020 mais force est de constater que notre secteur est toujours dans la résilience avec les restrictions de l’Union Européenne qui réduisent 85% de l’activité.
Le SUTTAAAS interpelle notre Ministre de tutelle et le Chef de l’Etat pour un renouvellement rapide de l’aide aux entreprises avant qu’une banqueroute collective ne s’empare de l’aéroport.
De plus, la tension sociale est à son paroxysme car certains patrons veulent après avoir bénéficié des aides de l’Etat au niveau fiscal et financier profiter de cette crise mondiale pour licencier et précariser davantage le secteur malgré l’accumulation de bénéfices des années durant, ce que le SUTTAAAS combattra avec la dernière énergie.
Des remous quotidiens sont signalés au niveau des compagnies aériennes, de la restauration, du handling en passant par les commerces.
Le SUTTAAAS interpelle la tutelle avant qu’un conflit à l’échelle de toute la plateforme ne voit le jour.
La palme en terme d’hérésie revient aux sociétés de sûreté. Le SUTTAAAS réitère sa demande de réduire les agréments et de créer un champion de la sûreté financièrement bien assis qui se chargera de recruter les agents puis de mettre en place des tarifs plancher avec comme conséquence des salaires décents.
A cause du dumping, on propose même 50 000 FCFA pour la touchée d’une compagnie en 2020 !!!
Les salaires ne sont pas payés à date échue pour 90% des sociétés de sûreté et aujourd’hui certaines
proposent 25% d’un salaire déjà misérable, d’autres
menacent de licencier ou d’imposer un chômage technique en violant les procédures de mise en place prévues par le Code du Travail.
Le cahier de charges de l’aviation civile n’est quasiment plus respecté par la majorité des sociétés de sûreté ; certaines sont entrain de vendre leur business, mais qu’elles sachent que l’agrément n’est pas cessible et le SUTTAAAS va solliciter une audience rapide avec le Ministre du Tourisme et des Transports Aériens pour des solutions rapides.
A défaut, un préavis global sera porté par le SUTTAAAS pour que certains patrons voraces sachent que l’aéroport n’est pas un marché.
Enfin l’amélioration des moyens alloués à la police des frontières pourrait servir qualitativement et quantitativement à pérenniser un niveau de sûreté irréprochable sous la supervision de la HAAS et de l’ANACIM.
Syndicalement !
Unis, nous vaincrons.
Fait à Dakar, le 12 Août 2020"