NETTALI.COM - Le président de la Fifa Gianni Infantino, visé par une procédure pénale en Suisse, "pense qu'il est intouchable", a estimé jeudi son prédécesseur déchu Sepp Blatter qui appelle à l'ouverture d'une enquête par la Commission d'éthique de l'instance.
Le patron du football mondial est visé depuis le 30 juillet par une procédure pénale en Suisse, le procureur fédéral extraordinaire estimant qu'il y a des "éléments constitutifs d'un comportement répréhensible en rapport avec la rencontre entre le procureur général Michael Lauber, le président de la Fifa et le premier procureur du Haut-Valais", Rinaldo Arnold, ami d'enfance de M. Infantino.
Les infractions concernant M. Infantino sont "l'incitation à l'abus d'autorité", à la "violation du secret de fonction" et à l'"entrave à l'action pénale".
Dans une lettre récente aux 211 fédérations membres de la Fifa, M. Infantino a de nouveau expliqué que ces rencontres, pour lesquelles il n'existe aucune trace écrite "n'étaient en aucun cas secrètes et certainement pas illégales" et que "aucun élément tangible ni aucune base factuelle" ne vient étayer cette procédure pénale.
Pour M. Blatter, lui-même visé par une procédure pénale et suspendu (jusqu'en 2021) par la justice interne de la Fifa pour un paiement controversé de 2 M CHF à Michel Platini, la Commission d'éthique de l'instance "devrait tout de suite ouvrir une enquête et le communiquer comme ils l'ont fait contre moi".
Mais pour le Valaisan, cette Commission d'éthique "n'est pas indépendante" car "Infantino a verrouillé les organes de contrôle et c'est très inquiétant".
En juin, l'enquête contre M. Blatter concernant le paiement des 2 M CHF a été étendue à M. Platini. A ce titre, M. Blatter sera entendu par la justice suisse le 1er septembre et M. Platini la veille.