NETTALI.COM - Une affaire dans l'affaire. Ainsi pourrait-on qualifier le cas de l'activiste Ardo Gningue arrêté par les gendarmes de Tivaouane pour avoir pris la défense des populations de Tobène dans le différend les opposant aux Industries chimiques du Sénégal (Ics).
Arrêté puis libéré au mois de février dernier, Ardo Gningue risque de retourner en prison. Cet activiste, membre de la plateforme Aar liñu bokk, est entre les mains de la gendarmerie de Tivaouane depuis quelques jours. Il avait été interpellé alors qu'il prenait la défense des populations de Tobène qui se battent contre les Industries chimiques du Sénégal (Ics). Aujourd'hui, ses camarades de Aar liñu bokk de Tivaouane accusent la gendarmerie de l'avoir torturé. "Sept gendarmes ont violenté le camarade Ardo Gningue", révèle Mamadou Lamine Niang de Aar liñu bokk. Il ajoute : "Nous sommes allés lui rendre visite. Et il avait du mal à s'asseoir." Des accusations que confirment des membres de Aar liñu bokk Dakar. Ces derniers ont fait le déplacement jusqu'à Tivaouane afin de rendre visite à leur camarade.
Dans une déclaration, Aar liñu bokk, Doyna et Ñoo lank exigent la libération d'Ardo Gningue arrêté en même temps qu'une vingtaine d'habitants de Tobène. "La responsabilité de la gendarmerie est entière et engagée dans la sécurité physique d'Ardo Gningue que nous avons trouvé seul dans sa cellule. Nous prendrons pour responsable la gendarmerie de tout ce qui pourrait lui arriver pendant sa détention", soulignent les trois collectifs. Non sans exiger la libération des jeunes de Tobène emprisonnés à la Maison d'arrêt et de correction (Mac) de Thiès et qui doivent être jugés vendredi.
Pour rappel, les populations de Tobène réclament une révision du barème des indemnisations avant de céder leurs terres aux Ics.