NETTALI.COM - Le président de la République, Macky Sall ne veut pas seulement renégocier le contrat de concession de l'autoroute à péage confiée à Eiffage. Il a également annoncé un projet de décret portant règlement de police et d’exploitation des autoroutes. Une manière de réglementer tout cela pour éviter ce genre de désagrément.
La renégociation de la concession de l’autoroute à péage avance à grand pas, d'après nos informations. Après la rencontre du comité d’experts de l’Etat, mardi dernier, un nouvel échéancier a été mis en place. Il s’agira pour l’Etat du Sénégal qui entre, pour la première fois, dans le capital de la Société Eiffage, de la concession de l’autoroute de l’avenir (Secaa), filiale du Français Eiffage, à hauteur de 25% (soit 10 milliards de FCfa), de rencontrer l’autre partie en septembre prochain.
Ainsi, le 15 septembre 2020, les comités d’experts des deux parties vont se rencontrer. Il sera question, à l’issue de cette rencontre entre experts, d’élaborer le draft final à proposer aux bailleurs de fonds. La rencontre avec les autres partenaires financiers du projet, est prévue en octobre prochain pour discuter des nouveaux termes de la renégociation avant la signature définitive du nouveau cadre contractuel qui peut se faire en fin octobre ou début novembre 2020.
La renégociation était une exigence aussi bien pour la société civile qui réclame la baisse des tarifs, que pour l’Etat du Sénégal. Surtout que ce partenariat public-privé a coûté plus de 300 millions d’Euros (plus de 196 milliards de FCfa), investis par le Sénégal, Eiffage et les bailleurs de fonds.
Pour accompagner cette renégociation du contrat et optimiser la gestion des autoroutes au Sénégal, le Président Macky Sall a annoncé le 12 août dernier, en réunion du Conseil des ministres, un projet de décret portant règlement de police et d’exploitation des autoroutes à péages.
«La principale innovation introduite par le présent projet de décret consiste à édicter un règlement de police et d’exploitation qui s’applique à toutes les infrastructures autoroutières existantes. En outre, considérant la multiplicité et l’importance des enjeux juridiques liés à la gestion des autoroutes, le présent projet de décret qui abroge et remplace l’arrêté susmentionné, vise à donner plus de force juridique à la réglementation du sous-secteur. Enfin, ce projet de décret détermine les installations et équipements autoroutiers que les exploitants autoroutiers doivent mettre à la disposition des usagers, afin de leur garantir des conditions de transport sécurisées, confortables et aux meilleurs coûts», détaille-t-on dans le rapport de présentation du projet de décret.
L’évolution du réseau autoroutier sénégalais motive, en partie, l’instauration de ce projet de décret. Jusqu’en 2012, ce réseau était constitué d’un linéaire de 32 Km.
«Depuis 2012, lit-on dans le rapport de présentation dudit projet de décret, le rythme de construction des autoroutes s’est fortement accéléré, avec une augmentation d’environ 189 Km. Aujourd’hui, ce réseau s’étend sur un linéaire d’environ 221 km qui connaîtra, dans un avenir proche, une extension de 500 kilomètres. Au demeurant, l’impératif du financement de ce type d’infrastructures modernes, de dernière génération, ainsi que le besoin de développer ces autoroutes dont l’impact économique et social est important, ont amené l’Etat du Sénégal à mettre en péage les divers tronçons autoroutiers ouverts à la circulation».
La gestion de ces infrastructures étant confiée à des sociétés privées, le gouvernement avait pris des mesures fortes pour fixer les règles de gestion du domaine public autoroutier ainsi que les modes de collecte du péage.
L’arrêté interministériel n° 2198 du 13 décembre 2017 portant règlement de police et d’exploitation de l’autoroute à péage Patte d’Oie-Aibd, a été pris à cet effet. Mais aujourd’hui, la donne a changé. Le réseau autoroutier a considérablement évolué, il va au-delà du tronçon Patte d’Oie-Aibd. La gestion du patrimoine autoroutier sénégalais s’est agrandie avec la mise en service des tronçons Aibd-Thiès, Aibd-Mbour et Thiès-Touba. Et de nouvelles règles contenues dans le projet de décrets du chef de l’Eat vont bientôt être mises en application.