NETTALI. COM- La presse sénégalaise a enregistré 4 milliards de francs Cfa de perte au 2ème trimestre à cause de la pandémie du Coronavirus. C'est pourquoi le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse ( Cdeps) appelle à un plan d'urgence pour le secteur. 

La pandémie à Covid-19 n'épargne pas la presse sénégalaise. Selon le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps), elle est, sans nul doute, le secteur le plus impacté avec une perte de plus de 4 milliards de francs Cfa, rien que pour le 2ème trimestre 2020, d’avril à juin.

Cependant, le Cdeps a tenu à rappeler que "dans ce contexte très difficile pour la presse", il  a accueilli très favorablement les décisions et déclarations du chef de l’État et du gouvernement pour accompagner les entreprises impactées par la pandémie.

Le patronnnat de la presse rappelle, à ce propos, "avoir alors mobilisé tous ses membres pour la mutualisation des efforts, en vue de parvenir à des solutions de riposte, dans le but de sauvegarder leurs outils de travail et maintenir les emplois".

"Les services d’un expert-comptable indépendant, membre de l’Onecca, ont été sollicités par le Cdeps, pour l’étude et l’élaboration d’un plan de riposte dénommé : Plan de résilience du secteur de la presse face à la crise Covid-19", informe le Cdeps. Qui indique que "le rapport final de l’expert assermenté, validé par les entreprises de presse, fait ressortir une baisse moyenne de 70% du chiffre d’affaires de la presse écrite depuis l’avènement de la pandémie au mois de mars". Même les revenus des télévisions ont aussi chuté de 54% et autour de 45% pour les autres supports et activités (radios, presse en ligne, imprimeries de presse et distributeurs de journaux.

Au total, font savoir Mamadou Ibra Kane et ses confrères, le manque à gagner en chiffre d’affaires potentiel du secteur, équivaut à 4 402 783 713 francs Cfa sur le deuxième trimestre 2020 (avril à juin).

Face à cette situation qualifiée "de tsunami économique pour les médias",  les patrons de presse soutiennent que "les recommandations, qui découlent du Plan de résilience du secteur de la presse face à la crise COVID-19, portent sur des mesures, non financières et financières, nécessaires, à apporter urgemment".

Le Cdeps informe qu'au titre des mesures non financières, il est préconisé "l’amélioration des dispositions fiscales soumises à la presse, accompagnée d’un arrêté spécifique au secteur et relatif aux conditions d’accès fiscal, l’établissement de conventions entre le Cdeps et les Institutions sociales (Ipres et Css), l’apport de diligences d’accompagnement et de préparation à la recapitalisation des entreprises de presse".

"Ces actions devront être accompagnées d’un cadre réglementaire spécifique et de la création d’un comité de suivi, composé de l’État du Sénégal, du Cdeps, des travailleurs du secteur et d’un expert indépendant", renseigne le document.

Quant aux mesures financières, elles reposent, selon l'organisation, "sur la mise en place de quatre guichets de financement direct et indirect, à savoir une remise fiscale sectorielle, un fonds de compensation, une ligne de crédit revolving et une ligne de garantie".

A en croire le Cdeps, le rapport, exprimant les besoins et objectifs pour la sauvegarde et le renforcement du secteur de la presse, a été transmis jeudi 3 septembre 2020 au ministre de la Culture et de la Communication, pour servir de base de requête à l’appui de l’État du Sénégal.

"Tout le monde de la presse sénégalaise, par le biais du Cdeps, espère l’accompagnement du président de République pour la mise en œuvre de ces solutions économiques et sociales vitales au secteur et à ses rôles", ajoute le texte. Les patrons de presse semblent fonder leur optimisme sur le fait que "le chef de l’État avait d’emblée inclus la presse dans les secteurs les plus impactés par la crise du Coronavirus et de ce fait éligible au Fonds Force Covid-19".

"Grâce à cet appui des autorités publiques, la presse sénégalaise pourra continuer de jouer son rôle dans la stabilité politique et sociale, le développement économique et culturel", conclut le Cdeps.