NETTALI.COM – L’économie sénégalaise a été affectée sensiblement par les contrecoups néfastes de la Covid-19. Dans les colonnes du journal Enquête, ce mardi, Ndongo Samba Saylla, en homme de l’art, liste ces répercussions négatives; tout en formulant des recommandations.
Dans l’entretien qu’il a accordé à Enquête, l’économiste Ndongo Samba Sylla, au rayon de l’impact du coronavirus, rappelle que selon les estimations publiées en juin par le FMI, le gouvernement sénégalais était censé enregistrer cette année un déficit de 1 373 milliards de F CFA (9,6 % du PIB) financé grâce à des dons de 500 milliards F CFA (3,5 % du PIB) et par la dette. « A titre de comparaison, le déficit public était de 759,8 milliards (5,5 %) du PIB en 2019, financé à hauteur de 221 milliards par des dons (1,6 % du PIB). Mais ces estimations basées sur un taux de croissance de 1,1 % en 2020, ne sont sans doute plus d’actualité », compare-t-il.
A la question de savoir quelles sont conséquences de cette nouvelle donne sur le vécu des populations, M. Sylla répond : « Avec des taux de croissance économique de 6 %, les Sénégalais étaient majoritairement dans une situation difficile. Un ralentissement ou une contraction de l’économie ne pourra que compliquer les choses ».
« Pour une sortie par le haut de cette situation qui n’est pas spécifique au Sénégal, préconise l’interviewé, il faudra des mesures hardies au niveau mondial ».
« Outre la nécessité d’une annulation des dettes souveraines extérieures, les banques centrales des pays riches devraient étendre aux pays africains les facilités qu’elles ont octroyées aux banques centrales de certains pays émergents (ou une formule équivalente via le FMI). Cela permettrait aux pays africains d’assurer leurs importations essentielles, de stabiliser la valeur externe de leurs monnaies et d’avoir plus de marge de manœuvre sur les plans monétaire et fiscal. En contrepartie, les pays africains devraient fournir des garanties de transparence et de bonne gestion et se résoudre à faire ce qu’ils auraient toujours dû faire : mobiliser leurs ressources locales », recommande Ndongo Samba Sylla.