NETTALI.COM – Se posant en « homme du recours », Ousmane Sonko explique que la création de Pastef est née de l’initiative d’autres personnes qui lui ont proposé de diriger le parti. Une version battue en brèche par Cheikh Issa Sall, le fameux témoin dans l’affaire relative à l’audience polémique avec Mansour Faye. A en croire M. Sall, c’est Sonko, lui-même, qui a créé cette formation politique pour mieux défendre Tahibou Ndiaye, après l’échec des médiations souterraines.
Hier, sur le plateau de la 7 Tv, le magistrat Cheikh Issa Sall a fait de nouvelles révélations sur l’audio polémique au centre de l’audience entre Mansour Faye et Ousmane Sonko. Mieux, celui qui est décrit comme un facilitateur croit dur comme fer que l’ex-inspecteur des impôts et domaines a créé Pastef, uniquement pour défendre Tahibou Ndiaye, après avoir échoué à « le tirer d’affaire » par des manœuvres souterraines.
Pourtant, selon un autre son de cloche, Pastef-Les Patriotes est née de l’initiative d’autres personnes qui ont proposé à Sonko de diriger ce parti.
« Ousmane Sonko a été à la base de la création de Pastef et c’est pour se venger du régime qui a emprisonné Tahibou Ndiaye », dira « L’invité de Mnf », comme pour battre en brèche la version officielle, au sujet de la naissance de Pastef-Les Patriotes. Face à Maïmouna Ndour Faye, il précise : « Mansour Faye voulait le voir, parce que Mansour Faye ne le connaissait pas en 2013. Il n’était pas encore ministre. C’était juste deux mois après le mandat de dépôt concernant Tahibou Ndiaye que Ousmane Sonko a créé Pastef. En 2013, il n’y avait pas beaucoup de journalistes à connaitre Sonko ».
Cheikh Issa Sall d’ajouter : « En tant que secrétaire général honoraire du syndicat des impôts et domaines, il (Sonko) entreprenait des démarches sans avertir le secrétaire général en activité. Le syndicat ne l’avait pas mandaté. Tout ce qu’il faisait, c’était par rapport à ses relations personnelles avec Tahibou Ndiaye. Il disait que c’est lui-même qui a mobilisé l’argent pour payer les avocats de Tahibou Ndiaye. Il a perdu les pédales dès qu’on a parlé de l’audience. C’est contraire aux principes véhiculés par Pastef. Son objectif par rapport à l’audience c’était de tirer d’affaire son ami Tahibou Ndiaye. Il ne nie plus l’existence de l’audience. Il ne nie plus non plus qu’il était parti négocier en faveur de Tahibou Ndiaye ».
Dans le même format, Diomaye Faye a été interrogé à l’émission « L’invité de MNF » de la 7 TV une semaine plus tôt. Ce dernier a ainsi apporté des précisions sur la naissance de ce parti. Et c’est pour nous replonger dans le passé.
Avec force détails, il a expliqué en ces termes : « pourquoi 2013, je peux en parler. J’étais dans le même service que Ousmane Sonko à la Direction des vérifications et enquêtes fiscales. Quand on lui a demandé de venir diriger le parti politique qui venait d’être créé et de voir des gens qu’il pouvait emmener avec lui, suite à sa participation à une première réunion, c’est Birame Soulèye et moi qu’il a appelés. Donc je voyais Ousmane Sonko régulièrement (…) Qu’est ce qui s’est passé, le syndicat dont je faisais partie, a donné mandat à président Ousmane Sonko de défendre Tahibou Ndiaye. Et si les mêmes circonstances se présentaient aujourd’hui, on allait défendre Tahibou Ndiaye. » « Défendre Tahibou Ndiaye ? », lui demanda Maïmouna Ndour Faye avant d’ajouter : « Comment pouvez-vous défendre Tahibou malgré tous vos principes ? » « Quand on a enclenché le processus de radiation d’Ousmane, ce que le syndicat a fait pour lui, il ne l’a pas fait pour Tahibou Ndiaye car Ousmane au moins on lui a pris cinq avocats. C’est le syndicat qui l’a payé », rétorque Diomaye. Et MNF de revenir à la charge : « Ousmane lui-même a dit qu’il a pris un avocat pour Tahibou Ndiaye ? ». « Ça peut-être, c’est personnel. Mais comme je vous l’ai dit, ce que le syndicat a fait pour Ousmane, il ne l’a pas fait pour Tahibou. D’où la démarche syndicale cohérente », dit-il.