NETTALI.COM - Un budget de près d’un milliard est prévu en 2021 pour la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Une juridiction qui est en léthargie et dont le seul fait d’arme est la condamnation de Karim Wade et Cie. De quoi se poser la question sur son utilité et pourquoi on lui consacre encore un budget.
Dans le budget du ministère de la Justice pour l’année 2021, il a été réservé à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) une ligne de crédits de 966 millions de FCfa. Dans le document, 766 millions FCfa est consacré aux dépenses de personnel. Une allocation de 200 millions FCfa est prévue pour les dépenses de fonctionnement. Soit 16,6 millions par mois.
Un budget que beaucoup de gens peinent à comprendre, car la Crei ne fonctionne pas.
Selon des sources du ministère de la Justice, seuls le président de la commission d’instruction (qui n’a aucun dossier à instruire) et le Procureur général de la Crei (qui ne poursuit personne) viennent régulièrement au boulot car n’ayant pas la possibilité, comme les autres membres de la Cour, de faire un cumul de fonctions en travaillant ailleurs. Ils se tournent les pouces et sont donc payés à ne rien faire.
Depuis sa réactivation par le président Macky Sall, la Cour de répression de l’enrichissement illicite n’a eu à juger que l’ancien ministre d’État Karim Meissa Wade, reconnu coupable d’enrichissement illicite et condamné à 6 ans de prison ferme, mais aussi l’ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye, qui a été condamné à 5 ans de prison. Depuis plus de 5 ans, la Cour n’a plus connu de dossier.
On annonce même une réforme avec une cour de répression des infractions économiques et financières qui devrait la remplacer. Nouvelle juridiction qui se chargera de traiter tout ce qui est blanchiment, abus de biens sociaux, concussion…