NETTALI.COM - L’association pour la prise en charge du bégaiement au Sénégal (APBS) a célébré ce dimanche la 23ème édition de la Journée mondiale du bégaiement (JMB) à la plage BCEAO de Yoff. Une occasion pour les membres de l'APBS de réclamer plus de considération mais également d'interpeller le ministre de la Santé et de l'Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr qui semble ne pas leur prêter une oreille attentive.

Le bégaiement est juste un handicap au même titre que les autres handicaps existants, mais pas une maladie encore moins une fatalité. Tel est le message que l’association pour la prise en charge du bégaiement au Sénégal a lancé ce dimanche à l'occasion de la 23ème édition de la journée mondiale du bégaiement qui a pour thème : "Apprendre à rebondir".

" Nous sommes très heureux de nous réunir encore cette année pour célébrer la journée mondiale du bégaiement. Mais surtout, redéfinir les ambitions et tirer un bilan des activités  de notre structure ",  a d’abord affirmé le président de l'APBS, Ibrahima Diarra.

Créée depuis 2015, l'APBS semble être oubliée par le ministère de la Santé et de l'Action sociale.

" Il faut aider les bègues à s’accepter et à vivre leur handicap à leur grand bonheur. Notre ministère de tutelle qui se trouve être celui de la Santé et de l’action sociale dirigé actuellement par Abdoulaye Diouf Sarr n’a pas encore une oreille très attentive à notre égard ", a déploré Fatoumata Gaye.

Selon la doctorante en marketing stratégique à l’UGB, et enseignante dans des universités privées, les personnes vivant avec le bégaiement méritent plus de respect.

" Notre association regroupe plus de 100 membres à travers tout le territoire national, même s’ils existeraient plus de personnes qui bèguent dans ce pays, a beaucoup de doléances dont la première et la prise en charge de ses membres et adhérents afin qu’ils puissent bénéficier du même respect que les autres souffrant d’autres handicaps ", dira-t-elle. Non sans lancer un appel à l'endroit du ministre Abdoulaye Diouf Sarr.
" Nous voulons plus d'orthophonistes à notre disposition. Nous en avons que cinq, un chiffre très minime. Nous avons aussi besoin d'accompagnement technique c'est à dire savoir quelle technique utiliser quand on bute sur un mot, comment contrôler la respiration car bégaier a un impact sur notre respiration", a-t-elle lancé.

Comme la plupart des personnes vivant avec un handicap, les membres de l'APBS n'échappent pas souvent à la stigmatisation surtout quand il s'agit de postuler dans l’administration ou dans les entreprises.

" Il faut être très fort dans la tête pour passer ce cap, car si c’est le savoir ils en ont, si c’est l’ application des métiers pour lesquels ils ont été formés, leur capacité est réelle. Donc, il faut qu’on leur accepte ce handicap et leur permettre de prouver leur compétence. Ce qui n’est pas toujours le cas", a fait savoir Aliou Gaye, orthophoniste.

Par ailleurs, malgré les énormes difficultés et ses maigres moyens, l'APBS veut avec véhémence atteindre ses objectifs qui sont entre autres resserrer les liens de solidarité entre ses membres, favoriser des échanges entre eux par le biais de témoignages et de partage d’expériences au sein de groupes d’entre aide (self help), mettre en place des mécanismes qui pourront permettre aux personnes d'accepter d'abord leur bégaiement, ensuite ne pas le considérer comme un frein à leur ambition, à leur projet de vie, de promouvoir, développer et soutenir des projets matériels, intellectuels ou scientifiques ayant pour objet l’aide aux personnes bègues.