NETTALI.COM - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau attaqué, ce dimanche, son homologue français Emmanuel Macron, réitérant ses doutes sur sa santé mentale, au lendemain de propos similaires ayant entraîné une vive réaction de Paris. En fin de journée, le Président français a répondu par une série de tweets.
Lors d'un discours télévisé dans la ville de Malatya en Anatolie (est), le président turc a accusé, ce dimanche 25 octobre, Emmanuel Macron d'être "obsédé par Erdogan jour et nuit". "C'est un cas, et en conséquence, il a vraiment besoin de subir des examens (mentaux)", a-t-il ajouté.
Ce même dimanche, Emmanuel Macron a repris la main dans cette joute à distance en envoyant une série de tweets en français, en englais et en arabe : "La liberté, nous la chérissons ; l’égalité, nous la garantissons ; la fraternité, nous la vivons avec intensité. Rien ne nous fera reculer, jamais. Notre histoire est celle de la lutte contre les tyrannies et les fanatismes. Nous continuerons. / Nous continuerons. Nous respectons toutes les différences dans un esprit de paix. Nous n’acceptons jamais les discours de haine et défendons le débat raisonnable. / Nous continuerons. Nous nous tiendrons toujours du côté de la dignité humaine et des valeurs universelles", a-t-il écrit sur le réseau social.
Il y a deux semaines, Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé comme une provocation les déclarations de son homologue français sur le "séparatisme islamiste" et la nécessité de "structurer l'islam" en France, alors que l'exécutif présentait son futur projet de loi sur ce thème.
Recep Tayyip Erdogan avait enfoncé le clou samedi 24 octobre dans un discours télévisé, dénonçant les positions du président Macron vis-à-vis des musulmans : "Tout ce qu'on peut dire d'un chef d'Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c'est: allez d'abord faire des examens de santé mentale", a-t-il déclaré. "Macron a besoin de se faire soigner", avait-il ajouté.
Macron défend les caricatures de Mahomet
Jeudi soir, lors de la cérémonie d'hommage à Samuel Paty, professeur décapité dans un attentat islamiste, Emmanuel Macron avait notamment promis que la France continuerait de défendre les caricatures de Mahomet. En réaction aux propos de samedi, la présidence française a dénoncé des propos "inacceptables" et rappelé l'ambassadeur de France à Ankara, une première dans les relations diplomatiques franco-turques.
Des tensions en Méditerranée avec la Grèce au conflit en Libye, en passant par les affrontements au Nagorny Karabakh, où Ankara soutient l'Azerbaïdjan contre l'Arménie, de nombreux dossiers opposent actuellement Paris et Ankara.
AFP