NETTALI.COM - La coalition "Jotna" est traversée par une crise qui menace même son existence. Après Boubacar Camara, Pastef-Les Patriotes et la plateforme "Avenir Sénégal biñu bëg" ont décidé de claquer la porte. Mais Ousmane Sonko ne veut s'en arrêter là. Il veut tout simplement phagocyter ses alliés.
"Pastef-Les Patriotes a pris la décision de se retirer de la coalition Jotna conformément aux dispositions de l'article 10 du code de conduite du 14 juillet 2019, modifié." C'est en ces termes que l'administrateur général de Pastef a notifié à Bruno D'Erneville, président de ladite coalition, la décision du parti d'Ousmane Sonko de quitter Jotna. Avant d'en arriver là, les "Patriotes" énumèrent un ensemble de constats qui les auraient poussés à prendre une telle décision. "Les coalitions ont une vocation électoraliste et doivent, par conséquent, se nouer en perspective et à la veille d'élections, sur la base de convergences programmatiques solides et d'apport militant mutuel", écrit Birame Soulèye Diop dans la lettre adressée au président de Jotna. En vérité, le Pastef se refuse d'être la locomotive de partis qui n'ont aucune représentativité. Et c'est ce que son administrateur général a tenu à faire comprendre à leurs désormais ex-alliés. Aussi écrit-il : "La constitution de coalitions n'a de pertinence et d'impact significatif que lorsque les parties prenantes ont satisfait au travail de massification et d'implantation et renforcé leur positionnement politique."
Mais ce qui choque les désormais ex-alliés d'Ousmane Sonko, c'est l'offre publique d'achat (Opa) que le Pastef veut lancer sur les autres partis membres de la coalition. C'est en tout cas ce qu'on peut lire dans la lettre de démission adressée à Bruno D'Erneville. Il y est en effet écrit que "Pastef-Les Patriotes réitère son offre de fusion à toutes les parties prenantes de la coalition". Ousmane Sonko et ses alliés soutiennent même qu'une dizaine de membres de Jotna ont déjà accepté cette offre de fusion. Autrement dit, Pastef veut plus que des alliés. Il veut phagocyter les partis et mouvements qui avaient créé la coalition "Sonko président" devenue coalition Jotna après la présidentielle de 2019. Une offre d'ores et déjà rejetée par des organisations comme le Parti pour l'action citoyenne dirigée par Bruno D'Erneville. Ce dernier rappelle d'ailleurs que Jotna avait été mise sur pieds pour aller ensemble aux locales et aux législatives. Mais il semble que Pastef-Les Patriotes veut désormais développer une autre stratégie et ainsi s'éviter les surprises dans ce contexte de ralliements au camp du pouvoir.