NETTALI.COM - Qui disait que la politique est un rapport de forces ? Sous toutes les époques et tous les horizons, les faits semblent globalement donner raison à cette assertion. Ils n’ont aucune pitié, ces politiciens pros. Ils écrasent tout simplement les faibles et respectent un peu plus ceux qui résistent.
Me El Hadji Amadou Sall de la bande à Oumar Sarr et Cie, n’est pas loin d’accréditer cette thèse qu’on peut résumer de la manière suivante dans son cas. Celui-ci assume tous ses propos et invectives d'hier contre Macky Sall et laisse même sous-entendre qu’ils l’ont d’une certaine manière poussé à écouter ce qu’ils avaient à dire. Sacré va-t’en guerre du barreau, doublé de politique ! Objectif atteint, si l’on en croit ses propos.
Son acolyte Oumar Sarr nous a servi qu’il n’a jamais été inquiété par le procureur. Une manière de se laver de toute incompatibilité et encore moins du moindre écueil pour pouvoir à nouveau "servir légitimement" l’Etat. Il faisait pourtant bel et bien partie d’une liste d’une vingtaine de dignitaires de l’ancien régime contre qui le procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) avait engagé des poursuites. Le parquet spécial de la Crei avait même demandé et obtenu la levée de l’immunité parlementaire du député qu’il était. C’était en décembre 2013. Ironie de l'histoire, Sarr devra désormais composer et même s'asseoir à côté d'Antoine Félix Abdoulaye Diome, le tout nouveau premier policier du Sénégal et ci-devant substitut du procureur spécial de la Crei. Un conseil des ministres prometteur !
Un bien curieux procédé en tout cas que ces tentatives d'embrouiller les mémoires des Sénégalais. Ils sont mal tombés, ces adeptes de la confusion des esprits. Leur malchance : la Var n’a jamais aussi bien fonctionné que par ces temps de foot. Madame «cohérence pour cohérence», Aïssata Tall Sall en l’occurrence, devait peut-être se croire au prétoire lorsqu'elle appelait à combattre la transhumance. De grandes envolées avec toute la ferveur et la détermination de l’avocate. Changement d’époque, changement de posture ! Elle a atterri aux Affaires étrangères en devenant ce qu’elle abhorrait hier. Le reste se passe de commentaires.
Le temps de la justification du pourquoi et du comment semble bien fini. Il faut se mettre au boulot et tenter d’y voir plus clair dans cette étude réalisée par "Legs Africa" et qui révèle sans grande surprise, à quel point Eiffage se frotte les mains avec cette concession pour le plus grand malheur des automobilistes sénégalais qui paient bien trop cher leur galère sur cet espace qui n’est de péage que le nom. Ils auront également besoin de faire beaucoup d'incursions en mer pour stopper cette hémorragie juvénile en tentant de rendre un espoir perdu depuis belle lurette. Des solutions qu’ils vont devoir trouver sur cette terre du Sénégal qui ne manque de rien mais qui semble ne rien posséder. On ne peut quand même pas offrir sa terre et sa mer. Les accords de pêche, pour l'heure eux, font polémique.
En Côte d’Ivoire, l’on n’est guère loin des arrangements politiques que l’on a récemment connus sous le ciel sénégalais, après cette tempête meurtrière. 85 morts du moins officiellement et 500 blessés pour un score soviétique de 94, 27%. Cela ne vaut pas du tout le coup. Mais alors là pas du tout. Ouattara, le président reconduit et Bédié, le chef de file de l’opposition ont en tout cas "brisé le mur de glace et de silence" si l’on en croit le patron du Pdci. Pas n’importe où, mais à ce très symbolique hôtel du Golf qui rappelle la crise post-électorale de 2010-2011. Ils vont encore se revoir. Parler, discuter et certainement se comprendre.
Les choses sont allées vite. Ce vendredi 13 novembre, les partis d’opposition se sont rencontrés. Une frange de cette opposition version Soro ou Albert Mabri Toikeusse, toujours recherché par les autorités, exigent toutefois la présence d’un médiateur de consensus, non ivoirien et non issu de la Cédéao. L’on apprend d’"Afrique Intelligence" qu’Alassane Ouattara vient d'acter la remise d'un passeport diplomatique à Laurent Gbagbo, ouvrant la voie à un retour de l'ancien président ivoirien en Côte d'Ivoire après neuf ans d'absence. Vrai ou faux ? Ouattara n’a aucun intérêt à laisser pourrir la situation. Une recherche de compromis politique qui devrait peut-être inspirer Cellou Dalein Diallo.
En Amérique, Trump est toujours déterminé à salir la victoire de Biden malgré l’intervention des autorités en charge des élections qui n’ont relevé aucune preuve de fraude ou de piratage informatique. Il fait durer le suspense en toute complicité avec son secrétaire d’Etat Mike Pompéo qui jette de l’huile sur le feu. Mais Biden garde toujours son calme et sa stature d’homme d’état.
Macky Sall a, lui, attendu d'être à Paris pour aborder la question des caricatures. Un réquisitoire guerrier certes, mais qui arrive malheureusement bien tard. Macron avait déjà prévenu qu'ils n'arrêteraient pas les caricatures. Une réaction qui aurait eu un plus fort impact à chaud. Parallélisme des formes, il aurait dû faire comme avec "Charlie", c'est-à-dire prendre part à la manif de Dakar de vendredi dernier. Jean Luc Melenchon, lui, a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : "Il y a en France une haine des musulmans déguisée en laïcité". Une fois qu’on a dit ça, il semblerait qu'on on ait tout dit.