NETTALI.COM - Si le mouvement "Ensemble" n’est pas entré dans le nouveau gouvernement du Sénégal, c’est parce que son leader, Ibrahima Hamidou Dème, constate que les problèmes qui l’ont poussé à démissionner de la magistrature et à s’engager dans la politique, sont encore plus graves.

L’ex-magistrat a été ce lundi 23 novembre 2020, l’invité de la matinale de la chaine privée Itv. Interpellé sur les raisons pour lesquelles son mouvement, "Ensemble" n’a pas rejoint la nouvelle équipe gouvernementale, Ibrahima Hamidou Dème en a donné les raisons. "Ça me fait rire. Si les gens pensent que notre parti pouvait entrer dans un gouvernement alors que les problèmes qui ont fait que nous avons décidé de démissionner de notre profession de magistrat, et de nous engager en politique, sont encore plus graves. Il n’y aurait aucune logique si, nous décidions de rejoindre ce gouvernement, alors que ce sont des stratégies politiques qui sont mises en place pour des ambitions politiques ou peut-être pour un troisième mandat", justifie-t-il. Et de réaffirmer son appartenance à l’opposition. "Nous serons dans le camp d’en face pour nous opposer à ces desseins qui peuvent même être macabres pour ce pays", précise M. Dème.

Abordant la question des élections locales, il a jugé inadmissibles les trois reports. "Le Sénégal a toujours constitué une vitrine démocratique et le Sénégal doit demeurer cette vitrine-là. Malgré les soubresauts et les difficultés, c’est une démocratie qui avait une certaine vitalité. Maintenant, on se rend compte qu’il y a un recul grave et, il y a des personnes qui disent qu’il est même possible qu’on reporte les élections locales jusqu’à 2024", fulmine l’ex-magistrat. Et de poursuivre : "Imaginez des élus locaux qui ont été élus pour 5 ans grâce au suffrage universel et maintenant, par la volonté du président de la République, ces élus-là peuvent refaire un autre mandat de 5 ans. C’est extrêmement scandaleux. Et, malheureusement, on se rend compte que aussi bien le pouvoir que l’opposition ne prennent en charge ce problème parce que, peut-être, les uns et les autres ne sont pas encore prêts. Mais, la démocratie a ses réalités. Il faudra s’y adapter".