NETTALI.COM - Grâcau vote de la Californie, Joe Biden a franchi lundi la barre des 270 grands électeurs nécessaires pour devenir le prochain président des États-Unis. Le démocrate doit s'exprimer dans la soirée pour appeler le pays à "tourner la page" de la présidence Trump.
Sans surprise, le collège electoral américain a entériné, lundi 14 décembre, la victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre face à Donald Trump. Le vote des grands électeurs de Californie, État remporté très largement par Joe Biden avec plus de 63 % des voix, a permis au démocrate de franchir la barre des 270 suffrages, synonyme de victoire. Avant cela, les membres du collège électoral désignés par le Michigan, la Pennsylvanie, la Géorgie, le Wisconsin et l'Arizona, autant d'États où Donald Trump a tenté en vain de contester en justice la victoire de son adversaire démocrate, ont tous voté pour Joe Biden.
L'ancien vice-président de Barack Obama, qui deviendra le 20 janvier le 46e président de l'histoire du pays, a prévu de s'exprimer dans la soirée depuis son fief de Wilmington (Delaware).
"Tourner la page"
Selon des extraits de son discours transmis par son équipe, il va inviter les Américains à "tourner la page" de la présidence Trump, qui refuse de reconnaître le résultat du scrutin en dénonçant sans preuve des fraudes de ses adversaires.
"La flamme de la démocratie a été allumée il y a longtemps dans ce pays", doit affirmer le président élu. "Et nous savons que rien, pas même une pandémie ni un abus de pouvoir, ne peut éteindre cette flamme." "Dans cette bataille pour l'âme de l'Amérique, la démocratie l'a emporté." Ce vote du collège électoral qui n'est habituellement qu'une formalité revêt cette année une importance considérable dans le contexte de défiance instauré par l'offensive conduite par Donald Trump pour faire admettre dans les prétoires la fraude électorale dont il accuse le Parti démocrate.
Nouvelle échéance le 6 janvier
Les résultats de l'élection du 3 novembre accordent à Joe Biden une majorité de 306 grands électeurs sur les 538 que compte le Collège électoral, un score largement supérieur aux 270 dont il a besoin pour être élu. Chaque État dispose d'un quota de délégués dont le nombre varie en fonction de la population locale. Tous devaient se réunir dans les capitales fédérées pour voter soit pour Donald Trump, soit pour Joe Biden. S'il y a parfois eu quelques surprises dans l'histoire électorale des États-Unis, certains délégués changeant d'allégeance au dernier moment, l'immense majorité d'entre eux se contenteront de valider le résultat du 3 novembre.
En dépit des appels renouvelés de Donald Trump, les États traditionnellement républicains où le président a été devancé par Joe Biden ont largement ignoré son souhait d'y faire désigner un collège électoral parallèle qui lui serait favorable. Les bulletins des délégués seront expédiés au Congrès où un dépouillement officiel sera effectué le 6 janvier pour graver dans le marbre l'élection de Joe Biden.
Ultime carte à jouer
S'il a déclaré le mois dernier qu'il quitterait le Maison blanche si les grands électeurs désignaient son adversaire démocrate, Donald Trump a entre temps intensifié son offensive judiciaire dans les tribunaux pour tenter d'obtenir l'annulation de millions de bulletins de vote et inverser le rapport de force. Faute d'y être parvenu, il lui restera une ultime carte à jouer en demandant au Congrès qu'il refuse d'approuver le résultat de ce lundi. Les parlementaires américains peuvent en effet contester à titre individuel le résultat issu du vote du collège électoral. Ce dernier épisode pourrait entraîner quelques dernières arguties. Là encore, cette tentative du camp Trump a toutes les chances d'échouer, la Chambre des représentants étant contrôlée par le Parti démocrate et plusieurs sénateurs républicains ayant prévenu qu'ils respecteraient le résultat du scrutin du 3 novembre et partant, celui de ce lundi.
Dans un éditorial cinglant, le Wall Street Journal a estimé qu'il était temps que Donald Trump change de posture. "Il y a un temps pour se battre et il y a un temps pour reconnaître sa défaite", a-t-il souligné.
(Source : France24.com)