NETTALI.COM - À l’occasion de la Journée internationale des migrants, célébrée chaque 18 décembre, l’ONG Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) tire la sonnette d’alarme. En effet, elle affirme que le nombre de migrants morts dans la Méditerranée et de ceux réduits à l’esclavage parce que tombés entre les mains de trafiquants et de passeurs continuera d’augmenter, si la communauté internationale et les Etats membres de la CEDEAO ne prennent pas leurs responsabilités.
Selon l’ONU, il y a eu près d’un millier de morts en 2020 sur la route migratoire vers les îles Canaries (où près de 17 000 migrants subsahariens ont débarqué cette année contre un peu moins de 3 000 en 2019). A cela s’ajoutent les migrants qui ont péri en Méditerranée cette année, en poursuivant le rêve d’une vie meilleure. “En Afrique, où 80 % de la migration se passe à l’intérieur du continent, en raison d’une multiplicité de facteurs tels que les conditions socio-économiques défavorables, l’instabilité politique, les troubles civils, l’instabilité politique et les conflits, les migrations ont fortement augmenté et sont devenues une stratégie de survie’’, indique l’Adha dans un communiqué.
L’organisation rappelle qu’avec l’accroissement de la pauvreté et le chômage endémique qui affectent particulièrement les jeunes, l’émigration vers les pays occidentaux et autres pays africains réputés plus attirants économiquement, est devenu un phénomène considérable et un casse-tête aussi bien pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine.
Par ailleurs, au-delà de ce décompte macabre, les survivants sont confrontés à des situations inhumaines et de traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ils sont rejetés vers les pays du Bassin méditerranéen pour leur détention et leur rapatriement vers les pays d’origine.
L’Adha dénonce l’absence de politiques efficaces pouvant faire face aux phénomènes migratoires .
Ainsi, elle demande au chef de l’Etat d’avoir une oreille attentive aux préoccupations des jeunes et recommande une large concertation autour de la problématique de la migration irrégulière. Cela pour l’adoption de politiques et stratégies efficaces permettant la prise en charge effective des ressortissants sénégalais dont la majorité est constituée de jeunes à la recherche d’un meilleur avenir. “Que le conseil qui sera créé en mi-décembre ne soit pas un autre conseil de plus dont les jeunes ne verront jamais l’importance, ni le sérieux. Mais qu’il soit un conseil national qui sera à l’écoute des jeunes, dirigé par des jeunes et pour les jeunes. Que les organismes ou collectifs ne se nourrissent pas de la migration, mais travaillent pour la promotion, la protection et le respect des droits des jeunes et des migrants’’, insiste l’Adha.
Elle exige, en outre, une intensification des actions de l’Union européenne dans la lutte contre la pauvreté en Afrique.