NETTALI.COM - Le face à face de fin d’année du président Sall avec la presse, même s’il a fait jaser dans les chaumières, a révélé un président bien chaud, menaçant tour à tour et sans gants. C’est à peine s’il ne nous a pas dit que personne ne peut rien contre lui.
Beaucoup de choses dépendraient de lui et le plus risible, est qu’il ne voit tellement plus rouge, qu’il en est même devenu daltonien ! Les Sénégalais qui veulent lui arracher le pouvoir entre les mains, n'ont qu’à bien se tenir. Même ceux qui cherchent à s'armer financièrement pour aller à l’assaut de son trône, devront le faire dans les règles de l'art. Sauf qu’en fait de financement des partis politiques, l’on peut légitimement se poser des questions sur ceux qui respectent vraiment les règles chez nos politiques, tous réunis. Presque personne.
Ce cher Macky, ne s’était-il pas récemment fendu d’une sortie pour critiquer les responsables apéristes et cadres de surcroît, lors d'un récent conseil exécutif de son parti ? Il déplorait le déficit de cotisations de ses camarades. Ce qui amène raisonnablement à se demander d’où peuvent bien provenir les subsides marron-beige ? Des poches du président ? De ses fonds politiques ? Qu’en est-il des moyens de l’état qui sont utilisés sous tous les régimes et toutes les époques ? Ne comptent-ils pas ? Autant d’interrogations que l’on peut raisonnablement soulever.
C'est même à se demander s'ils ne voudraient tout simplement pas appliquer à Sonko, la jurisprudence wadienne contre Macky, lorsqu’il s’était agi d'accuser notre cher opposant d’alors, de blanchisseur ? Ce jour-là, la route qui menait vers la Sûreté urbaine, grouillait de monde. A l'arrivée la montagne avait accouché d’une souris. Le très bavard Wilane l'allié du PS, y est allé de ses commentaires en étant formel sur la levée de fonds de Pastef qui cacherait un financement occulte. Selon lui, tout ceci « n’est que prétexte pour valider un financement déjà disponible dont la source pourrait bien être illégale ». Il aurait mieux fait de brandir des preuves en même temps qu’il tenait ses propos. Affaire en tout cas à suivre puisque Bassirou Diomaye Faye craint que son leader ne subisse le même sort de Khalifa Sall qui, pense-t-il, aurait subi les assauts de la justice, au moment où il réussissait ses tournées politiques.
Qui disait que la politique est une histoire de rapports de force. L’on nous signale qu’Idrissa Seck ferait des misères aux éléments de Mimi nichés au Cese. L’on apprend par la même occasion que l'Ige est à pied d'oeuvre. « Libération » a révélé, ce mercredi que l’Inspection générale d’État (IGE) a reçu le feu vert du président de la République, Macky Sall, pour démarrer l’audit du Conseil économique, social et environnemental (CESE), en ciblant la gestion 2020. En d’autres termes, c’est bien Aminata Touré qui serait directement visée.
Elle est bien rude la politique sous nos tropiques. Difficile de se faire sa place au soleil. Il faut vraiment savoir jouer des coudes. Et être prêt à esquiver les coups. Me Wade a des exigences pour la participation du PDS à l’audit du fichier et au processus électoral. Sacré dernier des mohicans ce grand père Wade. Toujours aussi combattif avec ce flair politiquement aiguisé !
Macky lui a décidé d'ouvrir un nouveau front. Celui contre la pandémie. Le couvre-feu partiel de 21 heures à 5 heures du matin sur Dakar et Thies, commence dès ce mercredi soir 6 janvier. Une décision qui soulève pas mal de passions pour l’heure. Et ce sont les internautes qui ne manquent pas de se demander s’ils ont affaire à un virus nocturne ou diurne. Ce d'autant plus que le virus devrait logiquement plus circuler le jour par le biais des transports, les marchés, les rassemblements, les écoles, etc. L’ironie est à son comble. Comme pour décrier la décision d’instaurer un couvre-feu.
Un état d’urgence assorti d’un couvre-feu partiel qui a du mal à passer du côté des populations dakaroises. Ce mercredi, en pleine nuit, des jeunes sont spontanément sortis dans plusieurs quartiers de Dakar et de sa banlieue pour manifester leur désapprobation. Niary Tally, Grand-Dakar, Hlm Grand Yoff, Guédiawaye (Serigne Assane), Fass, Pikine Niéty Mbar… Tous ces quartiers ont connu des émeutes. Des jeunes ont brûlé des pneus et affronté les forces de l’ordre. Sur les ondes de la radio Walf fm, le sous-préfet de Dakar a accusé des forces tapies dans l’ombre et qui manipulent les jeunes dans la rue à défier les forces de sécurité !
Il faut toutefois noter pour le déplorer que les récentes mesures liées à la fermeture des bars et restaurants jusqu'à minuit, n'avaient pas été unanimement respectées. Est-ce l'une des raisons de ce couvre-feu ? Les activités diurnes ne sont-elles pas plus à encadrer ? Elles génèrent de loin plus de rassemblements. N'oublions pas que, lors de la 1ère vague, certains attroupements non nécessaires et abus notoires constatés, étaient tolérés. Ce qui interpelle nos autorités quant à leur fermeté sélective. Des raisons qui sont aussi à chercher chez nos forces de sécurité qui ont semblé manquer de motivation (dans tous les sens du mot) à certains moment, en plus d'être certainement harassées par beaucoup de temps de présence sur le terrain. Elles souffriraient non seulement d'un manque d'effectif, eu égard à une question de ratio, mais aussi d'un problème de rationalisation des effectifs. Beaucoup de gendarmes et policiers par exemple assurent la sécurité des édifices publics et celle des domiciles des autorités étatiques.
Faire respecter les mesures à tout prix, peut être un début de solution au problème. Quitte même à mobiliser l'armée pour renforcer le contrôle dans les quartiers et casser les rassemblements inutiles. Surveiller les écoles, les universités, les marchés, les quartiers, les gares routières, les transports, les administrations, etc Généraliser aussi le port du masque. La vérité est que les cas de contamination prennent l’ascenseur, les hôpitaux sont submergés, les cas graves s’accumulent et le nombre de morts augmente. Et pourtant, il y en toujours pour nier l’existence du virus. A ceux-là, le président de la république a eu des mots pour eux, lors de la récente inauguration du service des maladies infectieuses et tropicales baptisé au nom du vaillant professeur Moussa Seydi. Sacrées têtes de mule de jeunes Sénégalais, quand est-ce que se rendront-ils compte que le coronavirus est bien une réalité ?