NETTALI.COM - Le ministère malien de la défense a démenti jeudi les allégations selon lesquelles une frappe aérienne française aurait tué des civils assistant à un mariage, assurant que seuls des combattants djihadistes avaient été touchés.
Les circonstances du raid mené dimanche dans la région de Douentza, dans le centre du Mali, restent floues. L'incident survient à un moment où le sentiment anti-français monte au Mali concernant l'intervention militaire de l'ancienne puissance coloniale entamée il y a sept ans.
L'association peule Jeunesse Tabital Pulaaku a publié jeudi une liste de 19 personnes qui auraient été tuées, dont le père du marié, et sept autres qui auraient été blessées par la frappe aérienne.
"Ceux qui ont été tués étaient des civils", a déclaré à Reuters Hamadoun Dicko, président de l'association. "Je ne sais pas s'il y avait des djihadistes dans les environs au moment du raid ou non", a-t-il ajouté.
S'exprimant sous couvert d'anonymat, un soignant a déclaré à Reuters mardi que des civils avaient été touchés par erreur lors du raid.
Le gouvernement français n'a pas fait de déclaration officielle sur la frappe. Selon une source militaire française interrogée mardi, l'armée visait des combattants djihadistes dont l'identité avait été confirmée par un drone avant l'attaque.
Dans son premier commentaire public sur l'incident, le ministère malien de la Défense a déclaré jeudi que la frappe aérienne avait eu lieu lors d'une opération conjointe avec les forces françaises et avait coûté la vie à une trentaine de militants, selon les images de surveillance.
"Il n'y avait aucun signe de mariage, ni de femmes, ni d'enfants", a confirmé le ministère dans une déclaration.
La France dispose de plus de 5.100 militaires au Mali et dans d'autres anciennes colonies d'Afrique de l'Ouest qui luttent contre les mouvements liés à Al Qaïda et à l'Etat islamique.
Mais cette intervention a coûté cher à la France. Cinq soldats français ont été tués au Mali ces derniers jours et les citoyens maliens sont de plus en plus nombreux à descendre dans la rue et à utiliser les réseaux sociaux pour exprimer leur opposition à cette présence.
Avec Reuters