NETTALI.COM - La première nuit du couvre-feu a été chaotique, à Dakar et dans sa banlieue. Il s’avère que les forces de défense et de sécurité (FDS) et les autorités administratives n’avaient pas pris la pleine mesure du ras-le-bol des populations. Tous les commissaires de Dakar se sont réunis, hier, pour rectifier et parer à toute éventualité.
Mardi dernier, contre toute attente, le chef de l’Etat a annoncé le retour, dès le lendemain, de l’état d’urgence et du couvre-feu à Dakar et à Thiès, de 21 h à 6 h. Cela a donné lieu, avant-hier nuit, à des scènes de chaos et de violence inouïe. Les jeunes sont sortis massivement, dans certains quartiers de la capitale, pour manifester leur désaccord à la décision présidentielle. Ils ont brûlé des pneus, barré la circulation et attaqué des édifices publics, comme le cas du commissariat de Guinaw Rails. Ces manifestations ont duré une bonne partie de la nuit.
Des sources sécuritaires contactées pour savoir comment ces manifestations d’une telle ampleur ont pu se dérouler, sans que les forces de l’ordre n’aient pu anticiper, renseignent que les forces de défense et de sécurité et les autorités administratives avaient un peu sous-estimé la situation. “Il y avait des signaux, mais comme d’habitude, elles avaient pensé que ce serait l'œuvre de quelques perturbateurs insignifiants. Malheureusement pour elles, la situation s'est révélée être plus compliquée que ce l’on croyait et le pire, c'est que c'était coordonné’’, expliquent les interlocuteurs d’’’EnQuête’.
Pour peaufiner les stratégies, une réunion de plusieurs heures a été organisée hier au commissariat central de Dakar. Elle a réuni tous les patrons des commissariats, commissariats d’arrondissement et de poste de police de la région de Dakar. Cependant, les sources du journal n’ont pas voulu dévoiler les conclusions de cette réunion, malgré l’insistance d’’’EnQuête’’.
Il est rapporté que toutes les mesures ont été prises pour faire respecter l’ordre. Des moyens humains et matériels à la hauteur sont mobilisés pour assurer la sécurité à Dakar, sa banlieue et à Thiès. Ils n’avancent pas de chiffres, mais précisent que les FDS seront sur place et dans des endroits stratégiques. Des renforts d’autres directions de la police et des pensionnaires de l’Ecole nationale de la police et de la formation permanente, du Groupement d’intervention de la police ne sont pas exclus, en cas de besoin, dit-on.