NETTALI.COM - Les autorités chinoises auraient pu faire appliquer plus strictement en janvier les mesures sanitaires nécessaires pour enrayer la propagation du coronavirus, estime un groupe d'experts indépendants dans un rapport publié lundi.
Ce panel, dirigé par l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Helen Clark et l'ex-présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, reproche en outre à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'avoir attendu le 30 janvier pour considérer l'épidémie comme une urgence de santé publique internationale et plaide pour une réforme de l'organisation.
Quelques heures avant la publication du rapport, Mike Ryan, directeur exécutif du programme d'urgence sanitaire de l'OMS, avait annoncé que le nombre de morts dues COVID-19 dépasserait "très bientôt" les 100.000 par semaine. "Ce qui nous parait évident, c'est que les mesures de santé publique auraient pu être appliquées plus strictement au niveau local et national par les autorités chinoises en janvier", écrivent les auteurs du rapport.
"Dans trop de pays, les signes ont été ignorés" alors que les preuves de transmission entre humains commençaient à apparaître, ajoutent-ils.
Ils s'interrogent par ailleurs sur le fait que le comité d'urgence de l'OMS ait attendu la troisième semaine de janvier pour se réunir et que l'état d'urgence sanitaire n'ait été déclaré que lors de la deuxième réunion, le 30 janvier.
"Bien que le terme de 'pandémie' ne soit ni utilisé ni défini dans les règles sanitaires internationales de 2005, son utilisation permet de mettre l'accent sur la gravité d'une crise sanitaire. Ce terme n'a pas été utilisé par l'OMS avant le 11 mars", soulignent-ils.
Le groupe d'experts, qui se prononce par ailleurs pour un "redémarrage global", ajoute qu'il formulera des recommandations dans un rapport final qui sera remis en mai aux ministres de la Santé des 194 Etats membres de l'OMS.
(Avec Reuters)