NETTALI.COM- Même si son client est libre, Ciré Clédor Ly est contre le sort qui a été réservé à Assane Diouf. L’avocat, visiblement insatisfait de la décision qui a été infligée à son client, constate, pour le regretter qu’on soit en train de dévoyer la justice et le système judiciaire.
« Des pouvoirs énormes sont entre les mains d’un juge d’instruction et du procureur qui en abusent », a dénoncé l’avocat qui plaide pour la réforme de la justice. « Le système judiciaire doit être réformé, on doit auditer le travail du procureur de la République depuis qu’il est là. On doit auditer le travail du juge d’instruction et de certains cabinets d’instruction. On doit se poser la question de savoir pourquoi des gens sont gardés en prison en violation des principes de la présomption d’innocence. Le système judiciaire est malade, il est en panne et l’Etat de droit est en train de partir en lambeaux. Il y a des abus de qualification, des abus de procédures. L’opportunité des poursuites qui est entre les mains du procureur je ne la comprends plus. Tout le monde se tait et demain tout le monde sera victime. Il sortira aujourd’hui », a encore soutenu Me Ciré Clédor Ly.
Selon lui, Assane Diouf a fait pratiquement 8 mois de détention pour rien. Au finish, déduit-il, l’infraction qui a été introduite dans la procédure pour pouvoir contourner la loi qui ne permettait pas qu’on le mît en détention a été la provocation à un attroupement armé non suivi d’effet. « Il a été relaxé et blanchi pour ça parce que, en réalité, les propos qu’on lui prêtait étaient mensongers. Et les débats d’audience, l’audition et le visionnage de la cassette ont permis au juge de se faire une religion comme quoi cette infraction n’existait pas et qu’elle a été introduite rien que pour pouvoir le garder en prison. Il a été aussi blanchi à grande eau pour rébellion parce que tout le monde a assisté à son arrestation. On a fracturé son portail et sa maison. On est parti le prendre, alors que c’était lui qui était la victime et non la police », a expliqué le conseil.
Et d’ajouter : « Maintenant on a retenu l’infraction d’outrage. En tant qu’avocat, je constate qu’aucun policier n’a été entendu par le juge d’instruction pour confirmer l’existence de cet outrage ou en tout cas le désigner comme étant victime de cet outrage. Devant la juridiction, le procureur de la République ne s’est pas hasardé à convoquer les agents qui ont procédé à l’arrestation donc, en réalité, ce sont des agents qui ont toujours été fantomatiques sur toute la procédure. Or le tribunal retient qu’il y a eu outrage à agents. Nous ne sommes pas choqués par rapport à cela parce qu’en tout état de cause on a eu à prêter à Assane des propos et des actes dont le tribunal considère qu’ils n’étaient pas exacts. Donc, la montagne a accouché d’une souris ».
Cependant, l’avocat renseigne qu’il est prêt à continuer le combat devant les juridictions internationales mais, précise-t-il, tout dépend de son client