NETTALI.COM – Un des acteurs principaux de la rédaction de la Constitution de 2016, Ismaëla Madior Fall s’était toujours montré catégorique sur la question du troisième mandat. Mais ce dimanche, c’est un autre discours que le ministre d’Etat auprès du président de la République a servi à l’opinion.  

 

"Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs." C’est la phrase que ne cessait de répéter Ismaëla Madior Fall, un des principaux rédacteurs de la Constitution de 2016. Mais ce temps semble révolu. Du moins pour le moment. "Vous avez évolué dans votre position ou vous la maintenez ?", lui a demandé le journaliste Pierre Edouard Faye, ce dimanche, à l’émission Opinion sur Walf Tv.

"Je dois dire tout de suite que sur cette question, vous avez l’habitude, depuis bientôt deux ans, d’entendre le président de la République. Et le président de la République nous a dit : 'Vous êtes mes collaborateurs, j’aurais souhaité, sur cette question, que vous ne vous s’exprimiez pas. Parce que si vous vous exprimez, ça entraîne des polémiques. Alors qu’actuellement, le temps est au travail. Le moment venu, je me prononcerais'", a rapporté le ministre d’Etat auprès du chef de l’Etat. Et Ismaëla Madior Fall de poursuivre : "Nous-mêmes, le moment venu, on se prononcera. Pour l’instant, n’acceptons pas d’être distrait. Il y a du travail qui doit être fait. L’élection présidentielle, c’est dans quatre ans. Le président nous demande de ne pas contribuer à alimenter à la polémique."

Pourtant, le constitutionnaliste se dit en phase avec ceux qui disent que la question est d’intérêt national. "Pour moi, la question est éminemment importante. Et on peut la trancher", admet-il. Mais il s’empresse d’ajouter : "C’est le Président qui est le principal concerné, il peut la trancher." "Quand vous avez un patron, un chef qui vous dit qu’il ne veut pas que vous vous exprimiez sur cette question pour l’instant parce que ça alimente la polémique, si vous êtes loyal et que vous voulez travailler avec lui, il faut respecter la directive", a poursuivi Ismaëla Madior Fall. Avant de conclure : "Je comprends le président de la République, je comprends qu’il veuille que d’ici 2024, l’on concentre l’action de nos concitoyens dans le travail."