NETTALI.COM – Analysant les contrecoups néfastes de la vague pandémique sur l’économie, Dr Khadim Bamba Diagne croit savoir que notre économie supporte très difficilement les restrictions liées au couvre-feu. Pour cet économiste, la solution est de vivre avec le virus.
Dans un entretien accordé au quotidien Enquête, le docteur en Economie, Khadim Bamba Diagne, pense que le fameux “vivre avec le virus’’ est la solution. « Cela a toujours été la solution. Surtout dans ce contexte où il est beaucoup question de variants. Avec tous ces variants, quand est-ce qu’on va se départir du virus ? Est-ce qu’on va vivre dans la peur pendant cinq, six ou sept ans encore ? C’est impossible. Donc, pour moi, on peut cibler les personnes vulnérables et les vacciner et laisser la vie se poursuivre », déclare cet homme de l’art.
Ce dernier n’envisage pas que l’Etat, qui avait débloqué 1000 milliards F Cfa pour soutenir l’économie durant la première vague, aura pas les moyens de dégager encore un tel montant.
« Je ne le pense pas. L’Etat, je le répète, est au bord des 70 %. Donc, il lui sera difficile d’emprunter à nouveau pour alléger la souffrance des Sénégalais. D’autre part, le gouvernement, qui a décidé de ralentir l’activité, perd beaucoup de recettes fiscales. C’est donc très difficile d’envisager d’autres dépenses », éclaire Khadim Bamba Diagne.
Directeur exécutif de l’Unacois Yessal, Alla Dieng fulmine : « Cette seconde vague va nous achever. Même durant la première vague, avec les 1 000 milliards, l'Etat nous avait laissés à nous-mêmes. Nous n’avons reçu aucun copeck, sous quelque forme que ce soit. »
Précisant sa pensée, Alla Dieng ajoute : « Les impacts sont incalculables. Il faut savoir qu’il y a des gens qui viennent au marché pour avoir la dépense du lendemain. Fermer le marché, c’est les empêcher de manger. Là, on ne ferme certes pas, mais on réduit considérablement l’activité. Parce que les gens doivent fermer boutique dès 16 h pour arriver chez eux avant 21 h. »
Pour lui, cette pandémie aurait pu être une belle occasion pour encourager la formalisation. « Une enquête a été menée par le ministère de l’Economie pour évaluer les pertes. Beaucoup de questions ont été posées et les gens ont rempli les formulaires. Je pense que si l'Etat était allé jusqu’au bout de sa logique, en appuyant ne serait-ce que ceux qui sont formalisés, cela allait pousser les autres à se formaliser. Mais je suis désolé de vous répéter qu’on a reçu aucun copeck ».