NETTALI.COM- L’ancienne ministre libérale, arrêtée et placée sous mandat de dépôt pour violation de la loi relative au couvre-feu, outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions et usurpation de titre, a comparu, ce mercredi à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Elle n'a reconnu que la première infraction. Idem pour son frère Moustapha Lo poursuivi également pour défaut de permis de conduire.
Devant le prétoire, Aminata Lô a battu en brèche les charges retenues contre elle mais, reconnaît, tout de même qu’on l’a interpellée à 21h15 devant la gendarmerie. Mieux, s’empresse-t-elle de dire pour répondre à ceux qui pensent qu’elle se fout de la loi : « Je n’avais pas l’intention de violer la loi ». Etayant ses propos, elle explique : « Je suis sortie de chez moi avant 21 heures. Je faisais le tour de la zone à la recherche d’un restaurant ouvert. C’est la raison pour laquelle l’heure du couvre-feu m’a trouvée dehors ». Quant à son frère, elle fait savoir que ce dernier n’est pas sorti de son propre gré.
S’agissant du délit d’usurpation de fonction, elle l’a purement et simplement contesté avec véhémence. Elle a laissé entendre que les fonctions qu’elle a eues à occuper dans la république lui interdisent de commettre un tel acte délictuel. « J’ai eu à occuper de hautes fonctions. Je ne peux pas occuper le poste de ministre chargé des institutions et bafouer les institutions », a-t-elle fait savoir. De même, elle indique que depuis que les mesures ont été prises, elle n’a jamais eu de problème avec les forces de l’ordre car, renseigne-t-elle : « À chaque fois que je décline mon identité d’ancienne ministre, on me laisse passer gentiment. Depuis un an je conduis le véhicule mais je n’ai pas vérifié ».
« Je me suis même mise à genoux en leur demandant de me laisser partir avec mon fils »
Également, elle a nié le délit d’outrage. Elle se considère même comme une victime. « J’ai été victime de violences verbales et physiques », révèle-t-elle. Très en verve, elle poursuit : « Lorsque j’ai été interpellée le jeudi, on m’a demandé d’entrer dans le poste ce que j’ai fait à bord de mon véhicule. Le gendarme a pris des photos. Mon fils était traumatisé. Il pleurait et j’ai essayé de le calmer. J’ai présenté mes excuses, ils m’ont dit qu’ils n’ont rien à faire d’un ancien ministre. J’ai apprécié leurs propos. Je suis un humain et je me suis énervée en leur disant que y’en avait marre. C’était le cœur d’une maman brisée qui parlait. Mais je n’ai pas agressé de gendarme ».
Pour confirmer qu'elle ne voulait pas que les choses en arrivent là où elles en sont aujourd’hui, elle informe avoir même supplié les gendarmes . « Je me suis même mise à genoux en leur demandant de me laisser partir avec mon fils qui avait faim et pleurait parce qu’il a été retenu dans une brigade de gendarmerie », dit-elle. Pour sa part, Moustapha a fait savoir qu’il a un permis de conduire mais, il a été saisi par la police de Dieuppeul.
Le parquet a requis l’application de la loi.
Les plaidoiries sont en cours.