NETTALI.COM - Un rapport de la Fédération internationale des ouvriers du transport préconise d’intégrer les travailleurs informels dans le projet de système de BRT de Dakar. Faute de quoi, jusqu’à 10 mille emplois pourraient être menacés.
Le document intitulé "Bus à haut niveau de service" (BRT) à Dakar : Rapport de l’enquête d’évaluation de l’impact sur la main-d’œuvre 2020 met en lumière la réalité vécue par les travailleurs du secteur informel des transports publics à Dakar et les principaux problèmes auxquels ils sont confrontés, notamment la précarité de l’emploi, les bas salaires, les longues journées de travail, le harcèlement et le manque de formation ou de voies d’accès à un travail formalisé. Les conclusions du rapport qui s’appuie sur des recherches menées avant la pandémie mondiale de Covid-19, sont d’autant plus pertinentes que les gouvernements déploient des plans de relance économique. "Le Covid-19 a révélé les vulnérabilités des travailleurs du secteur des transports, en particulier des travailleurs informels", déclare Papa Sakho, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’un des auteurs du rapport.
Le document constate des niveaux d’insécurité extrêmes chez les travailleurs des transports informels de Dakar, dont seulement 6 % déclarent bénéficier d’un contrat de travail avec leur employeur. Les femmes seraient moins susceptibles d’avoir un contrat de travail, 2,5 % en bénéficiant contre 7,5 % pour les hommes. Deux tiers des travailleurs interrogés (68,7 %) n’ont pas d’emploi régulier et 57 % ont déclaré que leurs revenus provenaient directement des tarifs payés par les clients.
En outre, le rapport décrit les étapes concrètes favorisant une transition juste du transport informel vers le transport formel. Cette évolution impose de mieux comprendre la nature de la main-d’œuvre informelle et d’évaluer les implications potentielles du BRT sur les moyens de subsistance et les conditions de travail des travailleurs informels.