NETTALI.COM - Le chef de l’Etat a réuni son ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux pour discuter de l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, après avoir eu un entretien avec le khalife général des mourides.
L’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr est-elle devenue une affaire d’Etat ? Tout porte à le croire. Et pour cause ! Le vendredi dernier dans l’après-midi, un peu après 17 h, le président de la République, Macky Sall, a réuni ses ministres de l’Intérieur et de la Justice pour une séance d’information sur l’affaire. Cette dernière est prise très au sérieux, du côté de l’avenue Léopold Sédar Senghor. Selon le quotidien Enquête, le chef de l’Etat aurait dit à certains de ses proches qu’il n’était pas au courant de “ce complot’’. Il voudrait que cette affaire soit résolue, afin que le calme revienne dans ce pays et cela, conformément à la demande du khalife général des mourides.
En effet, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, après avoir reçu Serigne Cheikh Abdou Mbacké, fils de Serigne Cheikh Khady Mbacké, ancien Khalife général de la famille de Darou Mouhty, proche d’Ousmane Sonko, a eu un entretien avec le chef de l’Etat. Des sources dignes de foi rapportent que le khalife, en homme de paix, a dit au président Sall : “Nieup ya leen jaboote. Kon, bul nangu reew mi takk ci say yoxo.’’ (NDLR : Saches que tout ce peuple, c’est ta famille. N’accepte jamais que le pays brûle, alors qu’il est entre tes mains).
Ce à quoi, renseignent des sources bien informées, le président Sall a répondu : “Je ferai tout pour que le calme revienne.’’ Convaincu, comme il l’avait dit au chef de l’Etat, lors d’un séjour à Touba, que “rewmi si sa lokho lay défaro’’ (le pays connaitra des progrès et se développera sous votre magistère), Serigne Mountakha a dépêché un ancien ministre de Wade pour qu’il joue la médiation entre Ousmane Sonko et les tenants du pouvoir.
Réussira-t-il à faire entendre raison aux deux parties ? Mystère et boule de gomme. Surtout que, du côté du pouvoir, dit-on, des faucons demandent au président Sall de rester dans la posture : c’est une affaire privée ; et laisser la justice poursuivre son travail.
Un argumentaire que des pontes de l’APR rejettent, en travaillant au corps le président de la République pour qu’il se conforme à sa déclaration du 31 décembre 2020, lors de son entretien avec la presse. Rencontre au cours de laquelle il disait, répondant à une question sur l’impunité de certaines personnes impliquées dans des affaires révélées par la presse : “Il y a certaines personnes, si vous les mettez en prison, vous courrez le risque de créer une instabilité dans ce pays. C’est ce qui fait que, sur certains dossiers, j’ordonne au ministre de la Justice de dire au procureur de cesser les poursuites entamées.’’
D’ailleurs, sur cette instabilité du pays au cas où le leader du Pastef serait embastillé, on note, depuis quelques jours, des signaux. C’est le cas à Ziguinchor où le Groupement mobile d’intervention (GMI) a quadrillé toutes les issues menant à la gouvernance, pour empêcher aux femmes qui manifestaient d’accéder aux locaux.