NETTALI.COM - Dans un communiqué, la police nationale a menacé de porter plainte contre ceux qui accusent ses hommes d'avoir torturé des membres de Pastef. Des menaces qui n'ébranlent guère Guy Marius Sagna. L'activiste persiste et signe.
"Le bureau des relations publiques de la police vient aujourd'hui (ce samedi, ndlr) de pondre un communiqué menaçant tout sénégalais qui accuse la police sénégalaise de torture, de poursuite", écrit Guy Marius Sagna dans un texte publié sur les réseaux sociaux. Avant de poursuivre : "Moi, Guy Marius Sagna, j'accuse la police sénégalaise d'avoir torturé Mohamed Ndoye au commissariat central de Dakar en le violentant aux testicules. J'accuse la police sénégalaise d'avoir torturé Pape Sarr au commissariat de Thiaroye jusqu'à ce qu'il prenne feu dans le commissariat. Il mourra dans ses bandages à l'hôpital. Jusqu'à ce jour, aucun coupable n'est sanctionné. J'accuse la police sénégalaise d'avoir torturé jusqu'à la mort Seck Ndiaye dans sa chambre. J'accuse la police sénégalaise d'être impliquée dans la mort de Elimane Touré dans le commissariat du Port."
Selon l'activiste membre de "Frapp France dégage", ce sont là "autant de faits non exhaustifs contraires aux conventions contre la torture signées par l'État néocolonial du Sénégal". "Je constate que le Bureau des relations publiques de la police a préféré garder le silence sur nos accusations relatives aux faits que dans le commissariat de police de Dieupeul, des policiers ont demandé à des arrêtés "êtes-vous diola?". Cette police qui demande l'ethnie des gens qu'elle arrête n'est pas la police du peuple sénégalais multiethnique, multi-religieux, multi-confrérique. Je dénonce encore une fois les dérives ethnicistes de la police sénégalaise", dit-il.
Cependant, poursuit-il, "j'ai conscience quand dénonçant la Police, il y a beaucoup de policiers intègres, honnêtes, opprimés comme nous. Des Amul Yaakar auquel je rends hommage quotidiennement, que nous défendons chaque fois malgré ce que nous subissons et subirons. À ces policiers, tout mon respect, mon admiration". "Aux autres policiers qui nous violentent verbalement, physiquement, psychologiquement, qui nous tuent rien - pas même les menaces du bureau des relations publiques de la police - ne nous empêchera de dénoncer tortures et dérives ethnicistes", a conclu l'activiste.