NETTALI.COM - A-t-on eu affaire à une visite aux étudiants blessés de l’Ucad ? Ou juste à un prétexte pour improviser une démonstration de force ? C’est à du deux en un, version Ousmane Sonko, semble-t-il, qu’on a eu droit. Le leader « patriotique » a été accueilli en grande pompe par des étudiants de Pastef. Mais pas seulement. Beaucoup de curieux étaient là pour voir ce cher Sonko, en chair et en os, surtout après ce dont on l’accuse.
C’est connu qu’à l’université, toute manif draine de la foule, surtout dans un univers aussi politisé. Mais en ces temps de Covid franchement… Surtout au moment où l’Organisation mondiale de la santé (Oms) vient de relever que le Sénégal fait partie des pays en Afrique où la courbe de la contamination du coronavirus est encore ascendante.
Ce sont en tout cas des militants de Pastef bien menaçants scandant des « sooko laalé (si jamais vous le touchez ) » qu’on a vus. Un spectacle façon « baak » (pas de danse avant les combats de lutte). De quoi augurer de chaudes empoignades… Et comme par hasard, ce vendredi 19 février, des affrontements entre pro Sonko et étudiants républicains (MEER) ont eu lieu à l’Ucad. Une visite qui n’a pas été du goût du collectif des amicales de l’Ucad. En conférence de presse vendredi, les porte-paroles du collectif ont tenu à rappeler que l’espace universitaire n’est pas un lieu pour faire de la politique, surtout en cette période de pandémie.
Guy Marius Sagna lui, sera dans la rue, mercredi. Le mouvement Frapp et l’antenne dakaroise du parti Pastef préparent une marche pour exiger la libération de leurs membres en détention. Les hommes du commissaire Aliou Ba, le chef de la Dic, leur reprochent les faits de diffusion de fausses nouvelles, menace de morts et diffusion d’écrits contraires à nos valeurs et association de malfaiteurs. Il s’agit de Patricia Mariame Ngandoul, l’épouse de l’administrateur du Pastef, d’Abass Fall (le patron du Pastef-Dakar), de Fatima Mbengue (Frapp/France dégage), de Bawar Dia et de Dahirou Thiam. Déférés, ils ont bénéficié d’un retour de parquet.
Cueilli, dans la matinée du jeudi, Dahirou Thiam, Ingénieur en télécommunication et membre du Pastef, a été arrêté après la déposition de Bawar Dia, en service à la Sonatel-Médina. Lors de son interrogatoire, alors qu’il était en garde à vue, il avait entre autres, indiqué aux enquêteurs que c’est Dahirou Thiam qui lui aurait demandé de réactiver la fameuse puce qui aurait servi à menacer des autorités, alors qu’elle était suspendue en ce moment-là. Il avait aussi confirmé avoir fourni les numéros de certaines autorités avant de jurer qu’il ne savait pas que c’était pour délivrer des menaces. Fatima Mbengue de “Frapp” elle, a été arrêtée et placée en garde à vue, mercredi. Elle aurait des liens, selon l’enquête, avec l’agent de la Sonatel Bawar Dia.
Pour le cas de Patricia Mariame Ngandoul, épouse de l’administrateur général de Pastef, rappelons que dans cette affaire, Fatimata Traoré, agent à la société d’intérim « Sen Set group», avait acheté la puce en cause, pour le compte de la dame. Abass Fall (Pastef-Dakar) quant à lui était retenu depuis dimanche pour «atteinte à la sûreté de l’Etat, menaces de mort et diffusion de fausses nouvelles».
Biram Soulèye Diop lui, a été entendu vendredi pendant plusieurs heures par les limiers de la Dic avant que sa garde à vue ne lui soit notifiée en fin d’après-midi.
Avec son bain de foule à l’Ucad, c’est un nouvel acte qui vient d’être posé par l’ex-inspecteur des impôts dans la bataille d’opinion qu’il livre contre le pouvoir. Question de dire : « attention, j’ai du monde…j’ai un bouclier…», au moment où le dossier se corse, évolue et se mue désormais en deux procédures : la première, relative au viol, est confiée au juge du 8e cabinet ; la seconde qui découle des manifestations de ce fameux lundi, est imputée au juge du 1e cabinet.
De quoi renforcer la thèse de la purge et du complot chez les « sonkolés » surtout que c’est une véritable surenchère politique qui a été déclenchée à l’Assemblée nationale dans cette procédure de levée de l’immunité parlementaire du député. Si l’opposition parlementaire a argué du vice de forme pour bloquer la procédure en quittant les travaux, l’Assemblée nationale va, elle, bel et bien la poursuivre. Aïda Mbodji, l’avocate de Sonko dans l’hémicycle a en tout cas affirmé qu’ « Ousmane est dans les dispositions de répondre à la convocation » Mais que ses collègues députés, ajoute-t-elle, « se sont constitués en boucliers et ne veulent pas le livrer sans connaitre l’identité de X ». Avant d’annoncer « que les députés membres de l’opposition vont refuser que Sonko réponde à la commission ad hoc. » « À partir du moment où ce n’est pas clair, le Procureur n’a pas identifié ce X là (qui serait l’auteur du viol présumé sur Adji Sarr), les députés de l’opposition dans leur globalité ont refusé », a-t-elle conclu.
Un vrai brouhaha au sein de l’assemblée et même en dehors. Des noms d’oiseau entendus entre députés.
Vendredi 19 février, première séance de la commission ad hoc mise en place par l’Assemblée nationale en vue de statuer sur la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. Huit membres de la majorité, deux de l’opposition et un représentant des non-alignés, sont censés définir un plan de travail dans le but de répondre à la demande du ministre de la Justice. Les discussions à peine débutées, les représentants de l’opposition et des non-alignés, accusent la majorité d’avoir servi en catimini, une convocation à l’opposant. Une convocation pour lundi que refusera Ousmane Sonko en éconduisant le gendarme. Guirassy, le représentant de l’opposition trouve qu’ « il n’y a pas eu un vrai travail d’investigation, ni d’instruction. » « Maintenant, on veut que la commission ad hoc accepte que le X visé par le procureur dans son réquisitoire est Ousmane Sonko. Nous avons un problème à ce niveau. En deuxième lieu, nous avons un problème de temps. Beaucoup de documents circulent sur les réseaux sociaux. Des certificats médicaux, des PV, etc. Il nous faut démêler le vrai du faux. Nous avons besoin de temps pour analyser les documents qu’on nous a montrés », a dit Moustapha Guirassy.
Un sacré gros bordel dans ce lieu de débat et d’opposition où se mêlent ruses, dilatoire et manipulations. Comme l’ambiance actuelle de X, Y et Z !
Si dans l’affaire Ousmane Sonko, le procureur de la République a visé X dans le dossier qu’il a confié au juge du 8e cabinet, la plainte de Adji Sarr pour viol, vise directement le leader de Pastef, Ousmane Sonko. Ce qui a fait penser que c’est ce même document qui a été adressé à l’Assemblée nationale qui instruit la levée de l’immunité parlementaire du député. A la vérité ces deux procédures et ces deux demandes sont bien distinctes.
Dans cette procédure de levée de l’immunité parlementaire, c’est le ministre de la Justice, Malick Sall qui a saisi le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. Et dans sa lettre-demande, Me Malick Sall ne vise pas X, mais Ousmane Sonko, nommément cité dans la plainte déposée contre Adji Sarr et dans le procès-verbal d’enquête préliminaire dressé par la gendarmerie. En effet, après avoir été saisi d’un réquisitoire introductif, le juge d’instruction du 8e cabinet a demandé au Procureur de faire déclencher, par la voie hiérarchique, la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko.
En effet, en vertu de la séparation des pouvoirs, les juges du siège (le juge d’instruction en fait partie) ne dépendent pas de l’exécutif. Quant aux magistrats du parquet (les Procureurs), ils sont les pendants de l’exécutif et sont chargés de l’application de la politique pénale de l’Etat. Dans de pareilles circonstances, lorsque le procureur reçoit une demande de levée de l’immunité parlementaire émanant d’un juge d’instruction, il le transmet au Procureur général qui le fait parvenir au ministre de la Justice. Ce dernier, à son tour, écrit au président de l’Assemblée nationale. C’est ce qui s’est passé dans l’affaire Ousmane Sonko.
Comme la commission ad hoc a été mise en place, le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a maintenant l’obligation de verser dans le dossier la lettre-demande de levée de l’immunité parlementaire qui lui a été transmise par le ministre de la Justice. Là, on verra que cette demande vise bien le député Ousmane Sonko et non X.
Une accusation de viol sous nos cieux qui semble en appeler une autre. Mais en France. C’est une autre célébrité Patrick Poivre d'Arvor dit PPDA qui est visé par une enquête préliminaire pour "viol" ouverte par le parquet de Nanterre. Selon « le Parisien » qui révèle l'information, Florence Porcel, écrivaine et chroniqueuse, accuse l'ancien présentateur vedette du 20h de TF1 de l'avoir violée à plusieurs reprises entre 2004 et 2009. Une situation qui ressemble à certains égards aux accusations d’Adji Sarr et qui fait état de « viols répétitifs »
Accusations de viol Outre-Atlantique
Des accusations cependant « fortement réfutées » par Patrick Poivre d'Arvor qui les a qualifiées d’ « absurdes » et de « mensongères » , selon son avocat François Binet qui s’est adressé à l'AFP. Ce qui a conduit le journaliste à déposer une plainte au parquet de Nanterre contre Florence Porcel pour dénonciation calomnieuse. « France Télévision » a par ailleurs indiqué que l'avocat de PPDA a aussi déposé vendredi une deuxième plainte auprès du parquet de Paris pour diffamation publique à l’encontre du Parisien et des journalistes auteurs de l'article.
A la rédaction de TF1 et plus largement dans le monde de la télévision, l’accusation de viol dont fait l’objet Patrick Poivre d’Arvor ne surprend pas. Certains évoquent l’obsession du journaliste pour les femmes, d’autres relatant même des expériences traumatisantes.
A l'heure de la vaccination
La Covid, elle, est toujours là et les cas prennent l’ascenseur. Les décès aussi. Le ministre de la Santé et de l’Action sociale s’est déjà projeté dans la vaccination et fera partie des premiers Sénégalais à subir le vaccin anti Covid-19. L’annonce a été faite par lui-même ce jeudi 18 février. Il a dans la foulée dévoilé le plan du gouvernement. "Le lancement de la campagne de vaccination se fera le mardi, parce que le comité national de contrôle et de suivi des opérations de vaccination sera officiellement installé lundi. Dès le lendemain on fera la cérémonie de lancement. Et après, dès mercredi les régions vont pouvoir dérouler", a déclaré Abdoulaye Diouf Sarr sur la Rts1.
Et l’on a appris que ce sont d’abord les agents de santé de 1ère ligne, c’est à dire dans les Centres de traitement épidémiologiques (CTE) et les personnes présentant des comorbidités qui seront les premiers à être vaccinés. Ensuite suivront, les personnes âgées (60 et plus n’ayant pas certaines comorbidités et les autres personnels de santé). Le docteur Badiane a surtout fait noter qu’au Sénégal, l’expérience dans ce domaine est acquise de longue date, y compris dans la conservation des vaccins, même dans les endroits les plus reculés, citant la vaccination contre la fièvre jaune qui sert aussi de repère. Bref pas de quoi fouetter un chat, même s’il faut par la suite acquérir d’autre vaccins, trouver les moyens, etc