NETTALI.COM - Le Capitaine Touré, réfugié à Touba, et qui risque d'avoir des problèmes avec sa hiérarchie, a accordé un entretien exclusif au groupe Dmédias. Et c'est pour faire des révélations sur les éléments de l'enquête de l'affaire Adji Sarr.
«Au cours de l’audition d’Adji Sarr, elle m’a dit: ‘‘Tonton, est-ce que je n'aurai pas de problèmes dans cette affaire? Je ne veux pas que ma patronne qui est à l'hôpital Fann soit au courant’’. Je lui demande sa pièce d'identité nationale. Elle m'a dit que celle-ci est fausse, car elle y a 20 ans alors que son âge réel est de 17 ans», a révélé celui qui était l'enquêteur principal dans cette affaire gérée par la Section de recherches de la gendarmerie.
Il signale que pendant toute l'audition, quand il posait des questions à la plaignante, celle-ci sortait pour aller demander à quelqu'un puis revenir : "Je lui ai dit ici, quand on démarre, on ne sort plus on continue jusqu'à la fin."
Quant aux prélèvements effectués sur Adji Sarr, le capitaine Touré indique qu'ils "ne sont pas crédibles". Car, ils ont été effectués avant la réquisition. "On ne sait pas d'où vient ce prélèvement donc c'est une preuve qui peut être remise en cause", précise-t-il.
Sur l'audition de Sidy Ahmed Mbaye, il explique: "Quand j'ai fini avec Adji Sarr, il fallait maintenant entendre un de ses amis, Sidy Ahmed Mbaye. Quand je l'ai entendu, ils sont d'abord sortis. Puis, le capitaine Diouf est venu dans mon bureau. Je lui ai expliqué ce qui s'est passé. Il a participé à l'audition. A la fin, Sidy Mbaye aussi a eu peur, parce que le capitaine a posé des questions rigoureuses. Puis le capitaine est parti, car il avait été appelé sur une autre affaire. Sidy Ahmed Mbaye a signé le Pv en me demandant s'il n'aura pas de problèmes. Je lui ai dit que si ce qu'ils disent est vrai, il n'y a pas de problème parce que ici les gens sont impartiaux."
Quant au processus d'enquête, le capitaine Touré a parlé d'une certaine pression exercée sur eux par le parquet : "La procédure de l'enquête a été bâclée dans la mesure où le procureur nous a mis une pression à tel point qu'on ne pouvait pas terminer les procès-verbaux. Il y a des choses qu'on a omises. Dans cette affaire, la gendarmerie est restée debout", dira le capitaine Oumar Touré.