CONTRIBUTION - Le controversé polémiste français Éric Zemmour a laissé entendre dernièrement, que le Président Macky Sall aurait suivi les instructions de son homologue français, Monsieur Emmanuel Macron, dans une affaire privée, pendante devant la justice.
En insinuant que celle-ci est indirectement aux ordres et aiguillonnée, à souhait, depuis Paris, Monsieur Zemmour a certes insulté cette grande institution mais surtout, a laissé parler son inconscient hanté par un complexe de supériorité, doublé d’une attitude prétentieuse.
Voilà un homme docte dans ce qu’il y a de plus répréhensible, c’est-à-dire le rejet de tout ce qui ne lui ressemble pas et qui lui serait étranger, dont la supposée expertise, trempée à l’encre abjecte et dégoûtante, lui servirait de blanc-seing pour parler de tout sans discernement. Il n’a guère conscience (ou feint de ne point en avoir) que ses errements et logorrhées ne font pas école ; du moins chez nous.
Pas étonnant que Thémis l’ait pris en estime et en grande sympathie.
De ses analyses, on comprend aisément que ce personnage ne baisse la tête devant la ritournelle de ses propos et écrits qui suscitent l’ire et les condamnations de l’écrasante majorité de ses auditeurs et lecteurs. Une telle attitude renseigne, à suffisance, de sa volonté manifeste de vouloir attiser des tensions et installer la haine entre des peuples amis, notamment ceux de la France et du Sénégal.
Et pourtant, c’est bien dans un pays africain, au Burkina Faso, que le Président Macron a déclaré : « Je suis d’une génération où on ne vient pas dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire, quelles sont les règles de l’état de droit (…) ». La symbolique est tellement forte qu’il est impossible de l’oublier, à moins que l’on ne soit frappé d’une sénilité primaire.
A ce trouble-fête multirécidiviste, saltimbanque intellectuel, je veux dire que le Sénégal ne sera jamais son terrain de jeu et de recherche d’audience, pour combler un gap de crédibilité dans le débat public de son propre pays. Il y a déjà été livré la sentence populaire du « déjà vu, déjà entendu ». Son refrain sonnera mal au Sénégal.
En effet, la relation entre la France et le Sénégal a toujours été empreinte d’amitié profonde et réciproque. Nos dirigeants respectifs ont toujours su peser et soupeser le caractère précieux de cette amitié, pour ne pas la jeter aux orties. N’en déplaise aux agitateurs médiatiques, en quête d’un perpétuel buzz, au prix d’insulter notre intelligence collective.
Il y a un temps pour parler, un temps pour se taire et…observer.
Moise SARR
Responsable politique APR