NETTALI.COM - Des assaillants ont tué au moins une douzaine de villageois lors d'un raid nocturne dans un village de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont déclaré lundi un témoin et deux groupes de défense des droits civiques, accusant les Forces démocratiques alliées (FDA).
La milice islamiste ougandaise, présente dans l'est de la RDC depuis les années 1990, est jugée responsable de dizaines d'attaques brutales contre des civils en représailles des opérations menées par l'armée depuis la fin de l'année 2019.
Des hommes armés, entre autres, de couteaux ont attaqué dimanche soir le village de Bulongo, à environ 30 kilomètres à l'est de Beni, ont indiqué les sources.
"Il y a 12 corps gisant sur le sol", a affirmé Mambo Kitambal, chef d'un groupe représentatif de la société civile de la commune.
"Nous craignons que ce bilan augmente, d'autant plus que l'ennemi a opéré pendant plusieurs heures. Les victimes ont été exécutées avec des pioches et des machettes", a-t-il ajouté.
Mercredi, les États-Unis ont qualifié la FDA d'organisation terroriste étrangère, l'accusant d'entretenir des relations avec l'État islamique (EI), même si les experts des Nations Unies (ONU) n'ont pu apporté aucune preuve d'un lien direct entre les deux organisations.
D'après les chiffres fournis par l'ONU, la milice ougandaise a tué environ 850 personnes l'an dernier.
"Ici, sous la pluie, ils ont sauvagement tué nos frères et nos soeurs avec des couteaux et des pioches", a déclaré Paul Sakata, un résident de Bulongo.
"Nous regrettons que l'armée n'ait pas répondu (à l'attaque) hier soir", a-t-il souligné, ajoutant que cela renforçait les craintes des habitants de cette partie du pays qui commençaient à espérer la paix.
Les frontières orientales de la République démocratique du Congo avec l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi abritent environ 120 milices différentes, dont beaucoup sont les vestiges des différentes guerres civiles qui ont agité le pays et qui ont officiellement pris fin en 2003.
(avec Reuters)