NETTALI.COM - Elle est en fin sortie de sa réserve. Adji Sarr s’est prononcée, ce mercredi, contre toute attente, sur le viol dont elle accuse Ousmane Sonko. Aussi, est-elle revenue sur les circonstances, l'histoire des armes et démenti des propos de sa patronne. Elle a aussi soutenu mordicus n’avoir jamais rencontré le chef de l’Etat. Sur la question de sa grossesse, elle a été plutôt évasive. Morceaux choisis.
Tantôt relaxe, tantôt nerveuse, avec débit rapide face caméra, Adji s'est prononcée ce mercredi 17 mars sur ses accusations de viol contre Ousmane Sonko. C'était sur la télévision en ligne I-TV. Lisant un document, comme une fille au primaire, elle a retracé le viol qu’elle impute à Ousmane Sonko. Elle a d'abord demandé pardon à tous les Sénégalais, présenté ses condoléances aux familles des personnes tuées lors de affrontements et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Elle n'a toutefois pas manqué d'émettre des regrets "Si je savais que cela allait se terminer ainsi, j’allais me taire. Je ne savais pas que cela allait prendre cette ampleur. J’allais faire taire toutes les souffrances qu’il me faisait subir. Je voulais juste qu’il arrête de faire ce qu’il me faisait endurer, pour que je puisse reprendre ma vie. J’ai demandé au capitaine Touré (l’officier chargé de l’enquête) si cela allait bien se passer. Je voulais que personne ne soit au courant. Je lui ai dit que je ne souhaitais pas que ma patronne soit au courant. C’est très difficile, pour une personne de mon âge, d’endurer ce genre de choses",
se désole-t-elle.
"Elle m’avait proposé de prendre du Coca-Cola et du café pour détruire la grossesse"
Le capitaine Touré, selon elle, lui avait juste demandé d’avertir son bourreau, afin qu’il arrête de la violer, pour qu’elle puisse reprendre sa vie. Elle ajoute : "Le capitaine Touré a oublié de dire, dans ses sorties, que Ndèye Khady Ndiaye m’a proposé d’avorter, lorsque je lui ai dit que c’est Ousmane Sonko qui m’a mis enceinte. Fina, une amie, a dit devant le capitaine Touré, qu’elle n’était pas surprise que je dise que c’est Sonko qui m’a engrossée. Khady Ndiaye m’avait proposé de prendre du Coca-Cola et du café pour détruire la grossesse’", déballe-t-elle. D’ailleurs, à propos de sa patronne, elle dire la comprendre, car elle voulait assurait ses arrières et ne pas perdre un tel client (Sonko). Mais, dit Adji, elle a été “malhonnête" envers elle.
"Sonko m’a dit aussi que s’il m’avait rencontrée un peu plus tôt, il allait m’épouser"
Ainsi, la masseuse jure par tous les saints qu’elle n’a jamais rencontré le président Macky Sall. Elle l’a martelé, à plusieurs reprises. "Une personne du nom de Ndèye Fatou Sène a dit que j’ai rencontré Macky Sall, que je me suis rendu au rendez-vous en compagnie d’un ministre qui lui est proche. Je suis surprise par ses propos, car je la considère comme ma mère. Mais je veux savoir pourquoi elle l’a dit. J’ai ouïe dire que je suis maman, que j’ai remis de l’argent à mes proches. Ce n’est pas vrai".
La masseuse jure sur son guide religieux, Baye Niasse, qu’elle n’a jamais rencontré le président Macky Sall, ni parlé avec lui. "Si j’ai une fois parlé avec lui au téléphone ou en face, que je meurs. Que tous les mauvais sorts jetés sur moi dans cette affaire m’atteignent. Je ne lui ai jamais parlé. Maintenant, que Sonko, après avoir fait ses ablutions, jure sur le Saint Coran qu’il n’a jamais eu de rapports sexuels avec moi. Je ne parle pas de viol. S’il le fait, je vais retirer ma plainte et assumer toutes les conséquences qui vont en découler. En ce moment, tout ce que je veux, est que la justice fasse son travail. Je suis plus impatiente que ce procès se tienne. Lui, au moins, il peut circuler. Ce qui n’est pas mon cas", a-t-elle déclaré d’une tirade.
Elle dit vouloir convaincre les Sénégalais qu’il ne s’agit pas d’un complot dans cette histoire, mais d’une réalité. "Sonko me racontait tous ses problèmes conjugaux. Un jour, il m’a dit qu’il s’était fâché avec une de ses épouses. Que s’il m’avait rencontrée un peu plus tôt, il allait m’épouser".
Interpellée sur la cagnotte de 40 millions qui lui aurait été remise pour prendre part au complot, elle a rétorqué : "C’était plus facile pour moi d’avoir de l’argent avec lui, car je pouvais l’épouser et devenir une de ses dames qui vont circuler au palais, quand il deviendra président de la République."
Le rôle de Sidy Ahmed Mbaye
En outre, Adji Sarr s’est montrée dithyrambique envers Sidi Ahmed Mbaye, le neveu de Maodo Malick Mbaye, DG de l’Agence nationale de la maison de l’outil (Anamo). Elle le considère comme son frère, son ami, conseiller et confident qui a toujours été là pour elle. "La première fois que je lui ai parlé de cette histoire, Sidy m’a dit de tout laisser, car il ne me croyait pas. Après que Sonko est venu une deuxième fois, il m’a dit que cela commençait à devenir sérieux. Une amie, avec qui j’en ai parlé, lui a confirmé cela. Je lui ai dit que je voulais aller à la police. Il m’a rétorqué que ma famille n’allait pas aimer savoir que je suis masseuse. Il m’a alors demandé de chercher des preuves. Je lui ai répondu que j’allais voir".
"j’ai vu qu’il avait deux armes avec lui. Il a constaté que j’avais peur..."
Revenant sur les faits, elle raconte : "J’ai apporté de l’huile pour préparer le massage. Il (Sonko) a commencé à se déshabiller ; j’ai vu qu’il avait deux armes avec lui. Il a constaté que j’avais peur. Il m’a dit qu’il n’y a pas lieu d’être terrifiée. Qu’il est l’homme le plus recherché du Sénégal. Quand il ne sort pas avec ses gardes du corps, il a ses armes avec lui. Après avoir fini de le masser, je lui ai dit que c’est terminé. Il m’a répondu : non ; que je devrais recommencer à le masser. Il a insisté. Je lui ai dit que c’est fini. Il m’a dit qu’il n’a pas quitté sa maison et laissé ses deux femmes pour venir et rentrer. Qu’avant de partir, il fallait que je le satisfasse, car les masseuses sont les plus grandes menteuses du pays."
"Il s’est rendu compte que je suis vierge. Il m’a dit..."
Elle : "Il m’a dit que je ne m’appelle pas Aicha, mais Adji. Il m’a dit où j’habite dans le Saloum. Il a donné toutes les informations sur moi. Des choses que seule ma patronne connaissait. Il m’a dit de ne pas faire la folle. Il m’a tirée vers lui, en me disant que personne n’allait me croire, si je parle de viol. Que ma patronne ne va pas accepter de perdre un client comme lui. J’ai tout fait pour m’échapper. Il m’a prise au collet et a mis sa main dans mon sexe. Il s’est rendu compte que je suis vierge. Il m’a dit que cela lui donne plus envie. J’ai essayé de le convaincre de me laisser partir. Mais il m’a rétorqué qu’il ne va pas me laisser à un autre homme. Il m’a alors demandé de me coucher par terre. Il a mis de l’huile sur moi et a entretenu des rapports intimes avec moi."
Toutefois, elle souligne que Sonko n’a jamais braqué d’arme sur elle, mais, ajoute-t-elle, il lui a dit qu’il pouvait la tuer, sans laisser de traces. "C’est facile pour lui de me faire disparaitre, comme il a fait pour avoir toutes ces informations sur moi. Il est reparti, en me disant que personne n’allait me croire, car tout le monde va penser à un complot. Que ma famille saura que je travaille dans un salon de massage. Cinq jours plus tard, j’ai dit à ma patronne que je devais me rendre au village. C’était pour m’échapper. Ma patronne m’a appelée pour savoir quand je devais rentrer du village ? Je lui ai répondu que reviendrai un jour, sans donner de date".
Adji dit être retournée à Dakar. Puis, un soir, elle a attendu que les filles soient dans l’une des cabines, pour se faufiler, prendre ses bagages et partir. Elle dit être restée 5 mois loin du salon. "Contrairement à ce qu’a dit ma patronne, elle ne m’a jamais limogée. Un jour, une amie m’a dit qu’elle veut travailler dans un salon de massage. Je lui ai dit que je ne connais rien du secteur. Elle m’a répondu que si. Qu’elle était au courant que je travaillais dans ce secteur", dit-elle, les yeux rivés sur une feuille.
Néanmoins, "dix jours après’", selon elle, sa patronne l’a appelée pour lui dire qu’elle aimerait qu’elle revienne, car l’une des filles avait quitté ; que le salon ne faisait plus certains types de massages. Elle lui a également dit qu’elle allait la payer par mois. Elle est revenue. Sa patronne, aussi, lui a demandé, selon ses dires, de surveiller la maison, car elle avait confiance elle. Mais quelques jours plus tard, la masseuse qui était partie est revenue.
"Il m’a dit qu’il voulait le faire avec moi et non avec ses femmes..."
Adji Sarr a de nouveau quitté le salon. Ainsi, sa patronne a continué à l’appeler, pour la convaincre de revenir, car elle craignait pour sa grossesse. "Le 21 décembre, une personne a sonné à la porte. Ensuite, ma patronne m’a dit que le client avait renoncé, après les préparatifs. J’ai eu un mauvais pressentiment. La personne est revenue vers 14 h. C’était lui (Sonko). Il devait être dirigé vers une autre cabine, mais il a dit qu’il souhaité être massé par moi. Ce jour-là, il a payé 80 000 F CFA, pour massage plus jacuzzi. Il s’est caché, pour ne pas être vu. Ensuite, il s’est introduit dans le jacuzzi et nous avons commencé à mettre de l’eau. A l’intérieur du jacuzzi, il voulait me sodomiser. Il m’a dit qu’il voulait le faire avec moi et non avec ses femmes. Qu’il m’a choisie, parce qu’il ne peut pas le faire avec ses femmes, même si c’est interdit par l’islam. Il m’a dit qu’il n’avait jamais vu une fille comme moi".
Là, le journaliste lui a demandé si elle est enceinte. Elle a répondu qu’elle voulait garder sa réponse pour elle. "Quand j’ai eu mes preuves, je suis partie porter plainte. Je voulais juste qu’il me laisse tranquille. Les prélèvements ont été faits le 2 février. Ce jour-là, quand ma copine (l’autre masseuse) est sortie, on a eu des rapports sexuels. A l’hôpital, le docteur m’a demandé que si j’avais pris des pilules ; j’ai répondu non. Il m’a dit que je risquais de tomber enceinte. Il m’a demandé d’en prendre. C’était à l’hôpital Grand-Yoff".