NETTALI.COM – L’opposant Ousmane Sonko prédit une seconde vague de manifestations contre le régime de Macky Sall. Cela n’est pas du goût du Grand Serigne de Dakar. Pape Ibrahima Diagne avertit et déclare que la communauté léboue prendra ses responsabilités, la prochaine fois, pour assurer sa défense, quitte à s’auto-armer, si jamais le gouvernement ne sévit pas contre les manifestants, qui brulent des commerces.
Lors d’une grande assemblée tenue ce dimanche, le Grand Serigne de Dakar, Pape Ibrahima Diagne, s’est prononcé sur les manifestations qui ont secoué le Sénégal, au lendemain de l’arrestation de Ousmane Sonko. « Nous demandons à l’Etat du Sénégal de prendre en charge la sécurité intérieure, sinon tous les Sénégalais vont s’auto-armer. L’Etat doit prendre en charge totalement la sécurité des citoyens et de leurs biens. Il est facile de regrouper des jeunes et d’acheter des armes. Nous autres lébous, nous nous sommes concertés et nous jurons de nous défendre la région du Cap-Vert », a déclaré ce dimanche le Grand de Dakar. « Quiconque veut déstabiliser Ndakaru, ne connaitra plus la paix jusqu'à la fin de ses jours », menace le chef coutumier.
Selon Pape Ibrahima Diagna, qui évite soigneusement de citer Ousmane Sonko, certains tentent d’instaurer une sorte de terrorisme intellectuel dans ce pays. Pour lui, « chacun doit pouvoir exprimer en toute indépendance, ses opinions, sans user de violence physique ou verbale. Cela est dangereux pour une nation. On a brulé des maisons appartenant à des magistrats, alors que l’unanimité n’existe nulle part. Il y a même des hommes à ne pas croire en Dieu ».
Il s’est prononcé sur les 350 milliards promis par le chef de l’Etat dans le cadre de l’emploi des jeunes. A ce propos, dit-il, il faut d’abord éduquer les jeunes. Ainsi, pense-t-il, « les étudiants qui s’arment de coupe-coupe à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pourraient regretter leur geste une fois dans la vie professionnelle, car on pourrait douter de leur probité ».
Pape Ibrahima Diagne doute de la bonne foi de l’opposition qui promet de trainer Macky Sall devant la justice internationale. « Il y a des magistrats sénégalais à la Cour pénale internationale. Si la CPI ouvre une enquête, la communauté léboue va témoigner. Les juridictions de ce pays sont des juridictions de valeur. Ils peuvent aller à la CPI, mais nous nous porterons témoins », prend-il date ; non sans inviter les détracteurs de Macky Sall à attendre les prochaines échéances électorales et à régler la question de leur unité s’ils veulent accéder au pouvoir.