NETTALI.COM-10 ans de réclusion criminelle, c’est la peine qu’encourt Cheikhouna Badji, attrait ce lundi 22 mars 2021 à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour association de malfaiteurs et vol en réunion commis la nuit avec moyen de locomotion au préjudice des Grands Moulins de Dakar.
Cheikhouna Badji et son acolyte Moustapha Mbaye sont accusés d’avoir, en 2017, volé 1547 sacs de farine estimés à 21, 658 millions de francs CFA au préjudice « Des grands moulins de Dakar ». Ce lundi 22 mars 2021, c’est seulement, le vigile qui a comparu à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Cheikhouna Badji a joué un rôle crucial dans cette affaire. Chef du service de gardiennage de ladite société, il avait fait changer de poste à ses camarades pour les éloigner de l’endroit où le vol était perpétré. Les sacs de farine ont été embarqués à bord de deux camions que son acolyte Moustapha Mbaye a affrétés.
A la barre, l’accusé a reconnu les faits. Il évoque une maladie cardiaque pour justifier son implication dans cette affaire. A l’en croire, il souffrait d’anomalies cardiaques atroces et devait se subir une opération moyennant 6 millions de francs CFA. Une somme qu’il a n’a pas pu amasser à cause des vicissitudes de la vie. C’est sur ces entrefaites qu’il a, avec son acolyte, planifié le vol. « On n’avait pas marchandé sur le prix unitaire des sacs mais on les vendait à 12 mille francs CFA. Je ne peux pas chiffrer la quantité de sacs de farine volée. Tout ce que je voulais c’est d’avoir des sous pour me soigner », a fait savoir l’accusé. En effet, les éléments enquêteurs ont retrouvé 20 tonnes à Touba et 948 sacs de farine à Tivaouane chez un receleur.
Le procureur, estimant que les faits qui lui sont reprochés ne souffrent d’aucune contestation, a requis 10 ans de réclusion criminelle contre lui. Selon le maître des poursuites, sa maladie ne justifie pas son acte et la loi doit être appliquée dans toute sa rigueur. Les avocats de la défense ont plaidé l’état de nécessité. Selon Me Tall, son client a volé parce qu’il était animé par le sentiment de se débarrasser de cette malédiction. « L’état de nécessité suppose qu’on sauve un intérêt. La vie et la santé n’ont pas de prix. La vie Cheikhouna Badji vaut mieux que les milliards des Grands Moulins de Dakar même si je ne cautionne pas le vol », a plaidé Me Tall. Son confrère Me Babacar Ndiaye a abondé dans le même sens. Ce dernier estime que si on était dans un Etat plus juste, dans un Etat où les ressources étaient équitablement partagées, il ne volerait pas pour se soigner. Malheureusement, regrette-t-il : « nous avons un Etat où les ressources sont illégalement réparties. On a besoin d’un pays juste. Il a besoin d’être assisté médicalement. Il a volé contre son gré. Il n’est pas un bandit ».
L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 12 avril prochain.