NETTALI.COM - Les dérives à connotation identitaire inquiètent la "plateforme des femmes pour la paix en Casamance". Dans une déclaration, celle-ci déplore cette situation et demande à l’Etat à freiner ces dérives ethno-psychologiques.
La Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance s’est réunie ce le 25 mars 2021 pour déplorer, « le climat social au Sénégal de plus en plus délétère du fait de propos et dérives à connotation identitaires dangereux et jamais connus de l'histoire de notre nation ». Tout en soulignant que « notre Sénégal est reconnu pour sa stabilité sociale », la plateforme juge que « nous avons l'impérieux devoir de préserver ce statut pour nos cadets comme le firent nos ainées pour nous ».
Car, rappellent les membres de cette structure : « notre nation est caractérisée par une multiethnicité qui, au lieu d'être une source de division est une richesse et un gage d'une symbiose, d'une harmonie, d'un respect mutuel. Le cousinage à plaisanterie, véritable ciment social qui unit le sérère au pulaar, le Diatta Ndiaye au Diop, le jeu des alliances fraternelles qui bannit toute hostilité entre diola et sérères, le respect de l'autre dans sa différence sont en train d'être dangereusement mis à l'épreuve ».
« Ces piliers de stabilité sociale, tissés depuis des millénaires entre les ethnies », poursuivent-elles, « ont toujours fait baisser les tensions et les crises éventuelles sont automatiquement et socialement atténuées. Notre nation a toujours su contenir ses frissons et ses crises ensemble comme un seul peuple, avec un but et une foi ».
Cependant, la plateforme se désole que « depuis quelques temps, des propos qui fragilisent ces piliers sont tenus du nord au sud du pays ; un discours irrespectueux de l'autre, qui discrédite et minimise son prochain du fait de son appartenance ethnique ». Et pire encore, relève-t-elle, « nous assistons à une bataille rangée entre associations identitaires qui jadis se devaient protection et respect mutuel ».
Se disant « ahuries, abasourdies et très inquiètes », les membres de la PFPC expriment leur « profonde consternation sur la multiplication de discours fractionnistes et de comportements ethno-géographiques conflictogènes enregistrés ces derniers jours dans la presse et par certains hommes politiques ». Aussi restent-elles persuadées que « ce genre de discours et comportements sont sources de haine mettant fortement en péril la sécurité humaine, singulièrement la paix et l'unité nationale ». ;
C’est pourquoi, Ndèye Marie Thiam et ses collaboratrices condamnent « la recrudescence des dérives socio-ethniques et socio-politiques ». Se faisant, elles exhortent l'État du Sénégal et tous les porteurs de voix « à freiner ces dérives ethno-psychologiques en mettant en place des mécanismes fonctionnels de renforcement du dialogue social et les bonnes pratiques en matière de culture de la paix, du Vivre-ensemble, de la coexistence socio-culturelle et politico-religieuse ». Aux acteurs politiques, leaders d'opinions et hommes de presse, il leur est demandé de « tenir des discours positifs, constructifs et de pacification ».
Dans la même veine, la PFPC s’engage « à répondre efficacement aux préoccupations de la population en matière de paix et de sécurité, de renforcement de la citoyenneté, et de l'unité nationale tant en Casamance que sur le territoire national ». Avant de conclure « nous devons prendre le dessus, en faisant de nos différences, une source de richesses et d'une commune volonté de vie commune ».