NETTALI.COM- Le parquet général a requis la confirmation de la même peine de 15 ans de réclusion criminelle infligée en première instance à Ibrahima Ly. Ce Franco-sénégalais avait été reconnu coupable d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et apologie du terrorisme.
Le franco-sénégalais Ibrahima Ly a été jugé ce lundi 29 mars 2021 par la chambre Criminelle spéciale d’appel. Condamné en première instance à 15 ans de travaux forcés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et apologie du terrorisme, il a interjeté appel de la décision rendue en avril 2018 par une chambre Criminelle spéciale du Tribunal de grande instance de Dakar.
Ce franco-sénégalais né à Trappes en banlieue parisienne, est accusé pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et apologie du terrorisme. Il lui est également reproché de s’être rendu en Syrie pour faire le djihad.
Âgé de 36 ans, il a été arrêté à Mbour au Sénégal, après avoir séjourné près de 3 mois en Syrie. Sur son téléphone ont été retrouvées des photos où il tient une arme, ainsi qu’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, dans laquelle il exhorte les musulmans à la guerre sainte.
Face aux juges de la Chambre criminelle spéciale d’appel, Ibrahima Ly est revenu sur son voyage en Syrie. « C’est Abou Diakhaté qui m’a suggéré de me rendre en Syrie. Il m’a conseillé de ne rien dire à mes parents. Il a mis à notre disposition ses propres moyens. Il m’a demandé ce que je comptais faire, je lui ai dit que j’envisageais de me rendre en Arabie Saoudite. Lui a dit qu’il a étudié en Syrie et qu’il est établi là-bas avec son frère », a narrée Ibrahima Ly.
Et de poursuivre : « une fois là-bas, j’ai vu les conditions dans lesquelles les gens vivaient. Je voulais rentrer, mais des gens ont tout fait pour nous en dissuader. Et pour parvenir à mes fins j’ai accepté de jouer le jeu ». A l'en croire c'est dans ces circonstances qu'il a accepté de faire la vidéo sous la contrainte. « Je ne mangeais pas je ne dormais pas j’étais inquiet. Je ne voulais que rentrer. J’ai tout fait pour quitter ce pays par la grâce d’Allah. Je leur ai dit que je voulais rentrer en France. Mais ils ont dit qu’ils vont d’abord vérifier s’il n’y a pas des espions avec nous. Là vraiment j’ai vu que la personne qui m’a persuadé de venir m’a mis dans de beaux draps », sest-il justifié.
Aussi l'accusé appelant qui est parvenu à rentrer en passant par la Turquie a juré que si c’était à refaire, il ne retournerait jamais en Syrie. En prison depuis 2015, il souhaite retourner auprès de ses proches, épouser une femme et avoir des enfants.
Bien qu'il ait soutenu qu’il n’a rien à voir avec les djihadistes, le parquet général a requis la confirmation alors que la défense avait auparavant plaidé l’acquittement.
La Cour d'appel rend son verdict le 29 avril prochain.