NETTALI.COM - Le parquet a requis l’acquittement pour Mamadou Camara jugé, ce mardi 6 avril 2021 devant la chambre criminelle spéciale de Dakar pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et complicité d'acte de terrorisme. Le commerçant a été arrêté le 1er février 2018 de retour de Mali. Il s'était présenté comme un terroriste en fuite alors qu'il était kidnappé par des passeurs.

Commerçant de son état, Mamadou Camara avait comme projet d'être riche comme crésus. Et pour atteindre son objectif, il avait à cet effet choisi l’émigration. Il tenta ainsi l'aventure à trois reprises. Son premier voyage fut la Côte d’Ivoire avant de se tourner en 2016, vers la Libye. Un voyage qu’il avait entrepris pour, dit-il, chercher des moyens de rejoindre l’Italie. Ce fut une étape malheureusement  non couronnée de succès. Il ne se découragea point et  prit en 2017, la route de l’Espagne. Là encore, ce fut la poisse qui semble  bien lui coller à la peau.

Camara finit par atterrir en Mauritanie où on lui fait savoir que la frontière entre ce pays et le Maroc est fermée. Il se tourna alors en direction du Mali. Dans ce pays, il dit avoir appris dans un camp de djihadistes du Nord, la technique de camouflage, et de s'être adonné à la prise de drogue pour commettre des attentats. Pis, il dit avoir participé à une attaque terroriste. Mais, avoue-t-il « c’était pour obtenir une indemnisation de l'Etat du Sénégal qui avait promis une subvention à ceux qui disposent d'informations sur les terroristes».

La vérité, c’est qu’il a été plutôt kidnappé et son père a dû payer une rançon de 200 mille francs CFA pour obtenir sa libération.  Il a été arrêté le 1er février 2018.

Devant le prétoire, il a nié les faits qui lui sont reprochés. Il dit n’avoir jamais entendu parler du mot terrorisme. Il a également juré n’avoir jamais participé à une attaque terroriste et il ne connaît pas le camouflage. D’après lui, il a été kidnappé par des bandits. Lesquels les avaient enfermés et leur donnaient à peine de la nourriture.  « Je n’ai rien fait. Si je devais faire un acte terroriste, je commencerais par mes parents. J’aime le Sénégal. Je préfère vendre la drogue ou faire la délinquance que de m’activer dans le terrorisme », a déclaré l’accusé.

Le procureur a requis l’acquittement pour lui. Selon le parquet, la cupidité de ce dernier l'a conduit vers des chantiers sinueux.

L’avocat de la défense a embouché la même trompette que le maître des poursuites.

L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 29 avril prochain.