NETTALI.COM - Face à la presse, hier, avec les autres membres de l’opposition, le Front de résistance nationale (FRN) dit non à un nouveau report et exige la tenue des élections locales en 2021.

 

L’opposition sénégalaise campe sur sa position. Elle refuse un troisième report des élections locales, tout à fait évitable, selon son analyse. En conférence de presse hier, Aida Mbodj, Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Mamadou Decroix, le professeur Malick Ndiaye et Cie précisent que la pandémie a certes retardé le processus, mais ne justifie pas tout, car le régime de Macky Sall en est le principal responsable.

En effet, depuis le 6 février 2020, la Commission politique du dialogue a remis au chef de l’Etat les termes de référence, en ce qui concerne l’audit du fichier électoral et l’évaluation du processus. Mais ce n’est qu’en janvier 2021 qu’a démarré, selon les opposants, le recrutement des auditeurs. D’un point de vue technique, ils sont convaincus que les Locales peuvent se tenir en décembre 2021, en prenant pour date de démarrage de l’évaluation du processus électoral le 2 avril 2021.

“La première étape qui constitue l’audit du fichier peut se faire en 90 jours et se terminer à la mi-mai. Ensuite, l’évaluation du processus électoral prendra deux mois pour finir en fin mai. Les résultats de ces deux opérations et de ceux du dialogue politique vont impacter le Code électoral et le Code des collectivités territoriales’’, explique l’expert des questions électorales du Front de résistance nationale.

Ainsi, la deuxième étape d’un mois va concerner la revue du Code électoral et du Code des collectivités locales, de même que certains points en suspens. La révision exceptionnelle des listes électorales, la troisième étape, sera prévue pour une durée de deux mois, pour essentiellement inscrire les jeunes qui atteindront l’âge de voter, retirer les personnes décédées et une mise à jour pour les votants ayant changé d’adresse. Et, enfin, 80 à 85 jours seront consacrés au dépôt des candidatures, conformément au Code électoral. Ce schéma nécessite au plus huit mois, indique Saliou Sarr qui fait savoir à l’opinion nationale et internationale que toutes les parties prenantes (M2D, CRD, la coalition Jotna, la société civile, les non-alignés, les lanceurs d’alerte, les activistes) sont pour l’organisation de ces élections locales en décembre 2021, précisément le 19, comme l’a suggéré la société civile. “Nous ne comptons pas reculer, nous voulons en finir avec cette polémique, fixer une date claire et organiser ces élections dans la paix. Seul le pôle de la majorité est pour janvier 2022. Nous n’accepterons pas un nouveau forcing de Macky Sall. Ce report pourrait empiéter sur la tenue des Législatives, quand on sait que la Présidentielle de 2024 est proche’’, a déclaré l’expert du FRN.

L’opposition met en garde Macky Sall et son régime de toutes les conséquences qui pourraient encore découler de cette dangereuse situation. Elle exige le respect du calendrier électoral (organisation des élections locales en 2021, des élections législatives en 2022 et de l’élection présidentielle en 2024) et l’application de tous les accords consensuels issus de la Commission politique du dialogue national. Saliou Sarr a annoncé la mise en place d’un cadre d’unité d’action des forces démocratiques, pour imposer la tenue des élections locales en 2021.

Un mécanisme de concertation et de coordination des “luttes communes, démocratiques et sociales’’ est en cours de finalisation pour porter le combat et mutualiser les initiatives à Dakar, dans les régions et dans la diaspora. Un premier report des élections locales, décidé par le régime, pour le 1er décembre 2019, a eu lieu. Le deuxième fixait sa tenue au plus tard le 28 mars 2021, en Commission politique du dialogue national.

(Avec Enquête)