NETTALI.COM – Alors que l’affaire des faux-médicaments découverts à la Patte d’Oie défraie la chronique, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye pense que Macky Sall n’aurait dû jamais gracier Mamadou Woury Diallo.
Iftaar reçoit ce soir, Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre et leader du parti ACT. A l’entame de cette émission, cet éminent membre de l’opposition radicale a été accroché sur l’affaire des faux-médicaments découverts à la Patte d’Oie.
« C’est du poison. L’Etat doit être protecteur vis-à-vis de son peuple. On se souvient, de l’affaire Mamadou woury Diallo. On l’a gracié alors que le procès n’était pas épuisé », se remémore Abdoul Mbaye.
A la question de savoir s’il faut criminaliser le trafic de faux-médicaments, il répond par l’affirmative en ces termes : « C’est ce que je voulais dire. Il faut criminaliser. C’est trop facile. C’est une tentative de meurtre ». « Nous attendons que la justice auditionne la douane et la direction de la pharmacie nationale, pour porter le combat pour l’éclatement de la lumière », prend-il date.
Pour rappel, en mai 2020, la Chambre criminelle de la Cour suprême a rendu sa décision sur le différend entre le Parquet général et juge de la Cour d’appel de Thiès, Souleymane Teliko. La haute juridiction a confirmé le juge Téliko qui avait condamné à 5 ans de prison ferme, Mamadou Woury Diallo, ce ressortissant guinéen impliqué dans le trafic de faux médicaments de Touba Belel et qui avait obtenu une grâce présidentielle.
Auparavant, la gendarmerie de Touba Belel avait pris deux gros camions dans lesquels il y avait un chargement de faux médicaments d’une valeur de 1 milliard 350 millions.
L’affaire avait été, d’abord, jugé à Diourbel et les deux prévenus ont été condamnés à des peines fermes. Ils ont tous interjeté appel mais quand l’affaire a été évoquée à la barre de la Cour d’appel de Thiès, il s’est trouvé que Mamadou Woury Diallo, entre temps, a bénéficié d’une grâce et a disparu dans la nature.
Devant la Cour d’appel de Thiès le 22 juillet 2019, la deuxième chambre de la Cour d’appel a rendu un arrêt en confirmant les condamnations de la première instance tout en écartant la grâce présidentielle qui a été accordée à Mamadou Woury Diallo. Le parquet n’étant pas satisfait du verdict avait introduit un pourvoi en cassation. Ce, parce qu’il estimait que seule le président de la République avait le pouvoir d’écarter une grâce déjà accordée.