CONTRIBUTION - L’exploit des joueurs du Jaraaf est remarquable. Se qualifier pour les quarts de finale de la coupe de la CAF n’est pas un mince exploit pour un club sénégalais.
Le mérite revient aux joueurs, aux staffs technique et administratif. A Cheikh Seck son président, "enfant du club" aux manettes de la direction qui y a cru en mettant en place toute une organisation qui fait ses preuves. Vivement que le plus titré de nos clubs continue son chemin et se donne enfin une identité continentale.
Cette qualification est aussi une éclaircie dans la grisaille de nos clubs bonnets d’âne en Afrique, depuis la fin de la JA du regretté Oumar Seck. Tant mieux si certains estiment que la crise sanitaire qui a ralenti le mouvement des joueurs sénégalais, en les maintenant dans les clubs a été un bien.
Cette situation en stabilisant les effectifs a permis aux techniciens de travailler de manière plus rationnelle. Tengueth FC est à saluer également, ses premiers pas africains sont encourageants et nul doute que l’équipe du président Babacar Ndiaye a capitalisé une riche expérience qui lui permettra de revenir mieux armée dans la compétition.
Ces résultats doivent décomplexer le football sénégalais et montrer qu’il est capable au prix de certains sacrifices, de se hisser au niveau des meilleurs. Car il a fallu des sacrifices et surtout un investissement financier, pour y arriver. Si les pouvoirs publics et des sponsors soutiennent la dynamique enclenchée par le Jaraaf et Tengueth FC, les clubs sénégalais pourraient mieux faire.
Enfin, le résultat du Jaraaf est un honneur pour les clubs traditionnels et un espoir si petit soit-il pour ces derniers qui ne sont pas irrémédiablement condamnés. Il faut surtout des réformes audacieuses pour perpétuer leur existence. Les meilleurs résultats africains sont encore le fait des deux plus vieux clubs traditionnels, la Jeanne d’Arc en 3e division (National 1), centenaire cette année et l’US Goree (88 ans) qui lutte pour sa survie dans le ventre mou de l’élite.
Ils peuvent se relever à condition que l’adhésion à leur projet de vie se fasse avec des méthodes de management novatrices. Ces clubs ont besoin de s’ouvrir et de recruter d’autres adhérents. Leur culture, leur histoire, leur palmarès suffisamment riches peuvent servir de ferment à cet objectif.
Mamadou KOUME