NETTALI.COM - Invité de l'émission Grand Jury de ce dimanche, Mamadou Diop Decroix s'est prononcé sur le Conseil présidentiel sur l'emploi des jeunes tenu jeudi à Diamniadio par le président Macky Sall. Selon le secrétaire général d’Aj/Pads ce plan d'urgence du régime en place est l'expression d'une décennie d'échec, en matière de politique d'emploi.
" Ce conseil qui s’est tenu à Diamniadio est l’expression d’un échec. Je ne le souhaite pas, parce que ce sont des millions de jeunes qui veulent trouver des emplois. Mais c’est une expression d’une décennie d'échecs en matière de politique d'emploi ", a laissé entendre Mamadou Diop Decroix. Avant de reconnaître que " c'est plus qu'une décennie. Depuis 60 ans, on n'a pas réglé le problème de l'emploi ".
En partant d'une étude menée par l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, selon laquelle depuis 40 ans, la création des agences gouvernementales n'a pas permis une insertion correcte des jeunes dans le marché du travail, Mamadou Diop Decroix a fait un lien avec le reste de l'Afrique francophone, estimant que cette étude ne parle pas que du Sénégal.
" La conclusion qu'on en tire, c'est que l'Afrique francophone est encore dans les méandres de l'absence de perspective parce que simplement, elle ne s'est pas libérée, cette Afrique ", pense-t-il.
Selon toujours le député, ce problème persiste parce qu'on n'a pas opéré de rupture par rapport aux politiques coloniales.
" Voilà le fondement du problème. On ne peut pas parler d'améliorer l'employabilité. Ces questions sont économiques. Voilà l'erreur de Macky Sall et il ne s'en sortira pas ", dit-il.
Interpellé sur la signature des décrets pour créer de l'emploi, Mamadou Diop Decroix s'en désole.
" On ne peut créer des emplois par décrets ou en signant des lois. C'est en construisant une machine économique forte, dynamique et porteuse qu'on peut avoir de l'emploi. Alors qu'on ne l'a pas ici ", dit-il.
A en croire le deputé " Macky Sall est complément passé à côté de la plaque ".
" Il faut réinventer la machine économique. Il faut créer les conditions favorables pour la création d’emplois. Malheureusement, le gouvernement ne s’occupe pas du secteur privé", soutient-il.