NETTALI.COM- De graves menaces pèsent sur l’Université virtuelle du Sénégal (UVS). L’alerte est du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) de ladite université qui demande à l’Etat d’apporter un appui financier et logistique. Sans quoi, l'UVS va s'effondrer.
Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) section Université virtuelle du Sénégal (UVS) est préoccupé par l’avenir de ladite université, confrontée à plusieurs difficultés. En effet, selon les syndicalistes, avec un effectif de plus de 30000 étudiants en plus des 21000 bacheliers nouvellement orientés, l’UVS (Université virtuelle du Sénégal) a un budget « dérisoire » de 4,7 milliards de FCfa. Malgré cela, se réjouit le Saes/UVS, « les résultats plus que satisfaisants obtenus par les étudiants dans les différents concours nationaux sont la preuve de l’efficacité du modèle pédagogique de l’UVS, et de l’engagement de son personnel administratif et pédagogique ».
Cependant, les syndicalistes constatent que l’UVS fait aujourd’hui face à trois difficultés majeures qui résultent de l’incohérence des actions du gouvernement. « Tout d’abord, les 21000 bacheliers de l’année 2020 orientés depuis janvier 2021, n’ont à ce jour, pas reçu leurs outils de travail (ordinateurs, et clés de connexion internet) », renseignent-ils en indiquant que ceci rend impossible le démarrage des cours puisque l’UVS étant une université virtuelle, les ordinateurs sont l’équivalent des amphithéâtres dans les universités classiques.
Ensuite, la section SAES de l’UVS tient aussi à informer et alerter l’opinion sur le fait que, la prise en charge des 51000 étudiants avec un budget aussi faible entraine un déficit chronique de personnel administratif et enseignant. En réalité, soulignent les syndicalistes, « le déficit de financement de l’UVS est non seulement structurel, mais aussi croissant ». En effet, selon leur argumentaire, leur estimation, le gap de financement est passé de 3 milliards de F CFA en 2018 à 4,3 milliards en 2020. Autrement dit, informe le Saes / UVS, « la subvention de l’État couvre en réalité à peine 50% des besoins de l’UVS ».
En outre, le syndicat dénote « le retard important » dans la livraison des ENO (Espaces numériques ouverts). A les croire, à ce jour, seuls 5 ENO sur 45 ont été livrés. Ainsi, l’UVS se trouve dans l’impossibilité d’organiser les évaluations dans les délais requis, et la conséquence en est tout simplement « l’allongement excessif et anormal de l’année académique ».
Au regard de tous ces maux, la section syndicale estime que « si l’État n’accroit pas son soutien financier à l’UVS, si le rythme de livraison des ENO n’est pas accéléré, si les ordinateurs des nouveaux bacheliers ne sont pas livrés dans les meilleurs délais, alors de très grands risques d’effondrement pèseraient sur l’UVS ». Au-delà de l’UVS, alerte le syndicat : « cet effondrement affecterait non seulement tout le système national d’enseignement supérieur, mais aussi le pays tout entier (compte tenu en effet du maillage du territoire national par l’UVS) ».
Car, aux yeux de la section SAES de l’UVS, celle-ci constitue désormais un joyau national. « Plus qu’une université, elle est en effet un instrument de souveraineté, tant sur le plan éducationnel que technologique, et à ce titre, il est de la responsabilité de tous les citoyens et de tous les patriotes de la défendre, et au besoin de participer au combat en faveur de la préservation de ses acquis et de son développement », sensibilise-t-elle.