NETTALI.COM - Alors que l'on promet l'enfer à des membres du personnel de santé de l'hôpital Magatte Lô de Linguère, après la mort de quatre bébés, l'Alliance des syndicats autonomes de la santé et de l'action sociale met en garde contre toute sanction hâtive et demande à ce qu'il n'y ait pas de boucs-émissaires. En clair, les syndicalistes indexent un "acharnement" qui ne dit pas son nom.
L'Alliance des syndicats autonomes de la santé et de l'action sociale (Asas Sutsas-SUDTMSAT/Santé D-CNTS/Santé) And Gueusseum se prononce sur l'incendie du Service de néonatalogie de l'hôpital de Linguère, survenu le samedi 25 avril 2021. “En effet, en convoquant la loi n°98-08 du 2 mars 1998 portant réforme hospitalière, on se rend compte, à l'évaluation, de son défaut d'application et de son insuffisance d'accompagnement, une autonomisation dans une dépendance totale de la tutelle administrative (MSAS) et financière (ministère des Finances), source de toutes les difficultés et contre-performances. Sans être exhaustifs, à priori, le financement insuffisant, le déficit de ressources humaines et d'équipements, malgré les innombrables efforts consentis, la gouvernance, tatillonne par endroits, sont les principaux responsables de tous les maux que vivent les hôpitaux au quotidien et sans conteste, cela impacte la qualité des soins offerts et le climat social toujours tendu’’, analyse le syndicat.
Ainsi, dans une déclaration, les syndicalistes relèvent qu’ il y a “un semblant d’acharnement surtout sur le personnel paramédical par des affectations et cessations de travail qui ne s’expliquent pas, au moment où les responsabilités des uns et des autres ne sont pas encore clairement définies’’. Car, mentionne le texte, “cette unité de néonatologie a vu le jour grâce à la grandeur d’âme et au refus de la fatalité devant la forte morbi-mortalité néonatale qui sévit à l’état endémique dans cette zone dépourvue d’infrastructures pouvant accueillir ces enfants aux parents le plus souvent démunis".
"En effet, déduit la note, ne pouvant pas rester les bras croisés devant ces morts de bébés évitables, un médecin généraliste a mis à profit son expérience en pédiatrie, accompagné de vaillantes infirmières ne rechignant pas à la tâche, encadré par un directeur visionnaire, ont créé cette unité qui a rendu mille et un services aux populations de Linguère, de ses environs et même de Ranérou et Matam’’. Ils rappellent que “l’unité de néonatologie a vu le jour avec des équipements de fortune et n’avait pas de personnel dédié. Durant les services de garde, trois infirmières avaient la charge de quatre services, quel que soit le nombre de malades hospitalisés. Malheureusement, nul n’ayant le don d’ubiquité, un agent s’est retrouvé au mauvais moment, au mauvais endroit. Encore que ces décès ne sont pas liés à un défaut de soins’’.
And Gueusseum, tirant les conclusions de ce qui précède, “en appelle à la solidarité agissante autour de ce personnel, naguère adulé et voué aujourd’hui aux gémonies’’.