NETTALI.COM- L'annonce de l'ouverture d’une information judiciaire contre l'ex directeur de l'hôpital Maguette Lô de Louga et deux autres agents n'est pas du goût des responsables du Sames. Le syndicat qui rejette la responsabilité sur le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr et le Président Macky Sall menace d'aller en grève.
Le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES) déplore l’ouverture d’une information judiciaire citant nommément l’ex directeur et deux autres agents. Estimant que cet acte posé par le maître des poursuites tend à absoudre les véritables responsables de la santé au Sénégal que sont le ministre de la Santé responsable du secteur et le président de la République, le SAMES est monté est créneau pour défendre ses camarades "qu’on veuille faire passer pour les agneaux du sacrifice".
Ainsi le syndicat a décidé de décréter un premier plan d’action avec une grève totale de 48 heures, les 10 et 11 mai 2021 sur l’ensemble du territoire avec respect du service minimum et des urgences. « Le SAMES va tenir son assemblée générale le lundi 10 mai 2021 à partir de 11H à l’hôpital Maguette Lô de Linguère. Le SAMES tend la main à toutes les organisations syndicales du Sénégal notamment le SYNTRAS, le SATSUS et LE SDT3S et appelle tous les camarades à la mobilisation pour la défense des agents de santé et un système de santé de qualité pour toute la population. Nous sommes tous Khady SECK ! Nous sommes tous Fatou SY ! Nous sommes tous Abdou SARR ! », mentionne le communiqué.
Les syndicalistes ont dénoncé le communiqué du parquet qu’ils jugent « choquant » par, " la célérité de ses conclusions, la légèreté de l’argumentaire pris sur la base d’allégations d’agents de la SENELEC qui est-elle même soupçonnée d’être à l’origine de l’incendie, mais également par la chronologie temporelle avec les déclarations du conseil de Ministres. « Nous doutons que dans ce laps de temps que le procureur ait eu recours à un expert pyrotechnique, à celui d’un architecte ou ait étudié les protocoles au ministère de la santé pour statuer sur les causes de l’incendie ou le respect des normes et protocoles en matière sanitaire. Ainsi l’accusation de négligence constitue tout simplement de la diffamation », soutiennent les syndicalistes.
Lesquels précisent : « il est important de savoir que la table chauffante artisanale décriée par le communiqué du parquet, a sauvé des milliers d’enfants et c’est ce type de table qui est disponible dans toutes les structures de santé. Les incendies constituent des incidents récurrents de nos structures de santé dont la plupart ont été construites depuis mathusalem sans aucune norme ou dispositif de détection de fumée ».
D’après le SAMES les agents qui sont des travailleurs dans ces structures ne peuvent en aucune manière être tenus pour responsable de ces incendies d’édifices publics construits et équipés par l’Etat. Ces accidents demandent des mesures urgentes de mise aux normes que les comités de protection civile devraient piloter. « Le manque de matériel a dépassé le stade de la chronicité pour s’ériger en règle constituant même des motifs habituels de grève comme à Matam, Saint-Louis ou Ziguinchor. La sortie du Pr Seydi sur le manque de respirateurs est encore fraiche dans notre mémoire. Dans toutes les structures les agents de santé démunis doivent faire face à la maladie, aux urgences et à la détresse des patients sans moyens, leur seul courage en bandoulière », indique le document.