NETTALI.COM - Aminata Touré était l’invitée de « Quartier général » dans la nuit de vendredi à samedi. L'ancienne patronne du Conseil économique, social et environnemental a craché sur les avantages attendus du décret sur l'hononariat accordé aux anciens présidents de cette institution.
Face à l’équipe de Tfm, Mimi a craché sur le décret consacrant l’hononariat aux ex-présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
« Je n’ai encore rien perçu du fait de l’hononariat. J’occupe encore ma maison. Je compte vivre de mes cotisations à la retraite versées par l’Organisation des Nations Unies. Pour moi, ce n’était pas nécessaire. On n’a pas besoin d’être payé pour garder son honneur après avoir exercé ces fonctions », dit-elle.
Pour mémoire, ledit décret prévoit, pour les anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental, une indemnité de représentation mensuelle de 4,5 millions F Cfa, ainsi qu’un véhicule de fonction avec macaron (laisser-passer permanent).
Selon Aminata Touré, Il faut mettre cet argent dans les fonds de contribution pour soutenir les différents programmes de l’Etat, notamment pour endiguer les contrecoups sociaux néfastes du coronavirus.
On lui a aussi demandé quelle attitude elle compte adopter si Macky jette son dévolu sur Idrissa Seck en 2024 et elle a pris date en ces termes : « Le moment venu, on dira notre avis »
Quid des attaques qu’elle proférait contre Idy au corps défendant de Macky Sall ? Mimi boit le calice jusqu’à la lie : « Je n’ai aucun regret. C’est cela la loyauté. J’ai soutenu l’action politique d’un compagnon, y a un autre Premier ministre comme moi qui l’attaquait, j’étais obligé de défendre le candidat que je m'étais choisi en 2012, quand j’ai démissionné de mes fonctions aux Nations Unies. Tout ce que je devais faire pour le président Macky Sall, je l’ai fait, mon temps, mon énergie…J’encourage les jeunes à continuer et à tenir leur engagement sous toutes les formes ».
Au rayon du projet de découpage administratif, avec les remous à Bambilor, elle souligne : « Tout le monde est d’accord que Keur Massar doit être départementalisé. Maintenant, c’est la mise en œuvre qui pose problème et il faut ouvrir des concertations pour éviter les crises ». A cet égard, de l’avis de Aminata Touré, les douloureux évènements vécus dernièrement par le pays doivent amener à éviter les tensions. « Il n’est jamais trop tard pour discuter. Parce ce que nous sommes plus à l’époque où on force les citoyens à accepter des réformes », avertit-elle, comme s'il elle redoutait une seconde vague de manifestations du fait des remous liés au foncier.
Selon Aminata Touré, les maires doivent pouvoir tenir des rencontres périodiques dans le cadre l’intercommunalité. « Il faut des conférences syndicales. Il faut mettre en œuvre la Fonction publique locale et dépolitiser le personnel qui fait fonctionner ces mairies. Il faut une meilleure professionnalisation des activités », exhorte l’ex-Pm. Mimi Touré, au cours de cette émission, s’est aussi prononcée contre le cumul des postes, qui empêche la bonne gestion de certaines collectivités territoriales.
Au sujet des récriminations de l’opposition relativement au respect du calendrier électoral, elle note : « Tenir les élections locales entre décembre et janvier, y a pas de problème. Y a pas de divergence fondamentale. Les élections peuvent se tenir mi-janvier 2022 pour couper la poire en deux. L’opposition exigeait l’audit et celui-ci a été fait ».
En outre, elle s’est prononcée sur l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO rejetant le système de parrainage en ces termes : « Une démocratie doit être organisée. On ne peut pas avoir une élection présidentielle avec 300 candidats. En 2019, il y avait 110 pré-candidats. Pour ce qui est de la rationalisation des partis, c’est une question qui va se régler d’elle-même avec le mécanisme des coalitions ». En clair, conclut-elle : « La décision de la CEDEAO n’est pas praticable. Ils ont proposé une réforme du système de parrainage, il faut essayer d’aller vers cela ».