NETTALI.COM - C’est toujours la crispation sur le terrain politique surtout sur la sensible question électorale. L’opposition ne compte pas céder du terrain au régime en place dont il surveille les actes comme du lait sur le feu. Sur la question de l’audit du fichier, réunie au sein du FRN, elle a, en conférence de presse, mercredi 5 mai, relevé, point par point ce qu’elle considère comme des irrégularités dans le fichier électoral.
Mardi 4 mai, les experts internationaux commis pour l’auditer, ont remis leurs conclusions au comité de suivi composé du pouvoir, de l’opposition, des non-alignés et de la société civile, déclarant que le fichier électoral Sénégalais est bon. «Il n’y a aucun doublon, ni mineur inscrit dans le fichier”, ont commenté ceux-ci, contrairement à l’accusation de l’opposition qui soutenait, lors de la présidentielle de 2019 que la majorité présidentielle a enrôlé des mineurs dans le Nord du pays pour voter. L’opposition dénonçait également que “le fichier est corrompu” et que “500 000 personnes ont changé de lieu de vote”, sans oublier la réserve selon laquelle, seulement 50% de jeunes âgés de 18 à 25 ans sont inscrits au fichier, à partir des révisions des listes électorales entre 2016 et 2018.
Dans les observations de l‘opposition, c’est la méthodologie employée par les experts et les informations contenues dans le rapport provisoire pour justifier leur position qui a été décriée. Le FRN estime qu’elle n’a pas permis de prendre en compte les préoccupations et les recommandations de l’opposition faites lors du dialogue politique. Il s’attendait à ce que l’audit soit distinct du précédent, en devenant un audit « sur pièce et sur place ». Autrement dit, qu’il ne soit pas juste informatique et systémique, mais fait sur le terrain en rencontrant les acteurs.
En effet, entre « le nombre anormalement élevé d’utilisation de certificats de résidence (515 635 selon le FRN), lors des inscriptions sur les listes électorales » qu’il pointe du doigt, le fichier qui contient “des électeurs qui ne sont pas des Sénégalais ou bien qui n’ont pas le droit d’être dans ce fichier, parce qu’ayant fait recours à des certificats de résidence qui ne respectent pas les critères définis par l’article L35 sur la résidence électorale’’, les 9442 électeurs qui auraient été inscrits sur les listes au moyen d’actes d’état civil, l’absence de réponse sur la carte électorale qui n’aurait pas aussi permis une élection transparente et équitable dans les départements favorables, il y a selon lui de quoi remettre en cause le travail des experts.
Un autre point qui accentue ce rejet, c’est le parrainage, les experts ayant avoué n’avoir pas rencontré les membres du Conseil constitutionnel tout en n’étant pas entré eu possession du logiciel ayant servi au contrôle des listes de parrainage.
Le rapport dit également que pendant la période allant du 24 février 2019 au 24 février 2021, plus de 400 000 électeurs sont entrés dans le fichier électoral, sans qu’il n’y ait de révision des listes électorales ou de refonte du fichier dans cette période.
L’autre problème soulevé par le FRN, c’est le fait que les experts ont montré, à travers le rapport, que 214 199 électeurs sont dans le fichier sans empreinte biométrique et que parmi ces 214 199 personnes, 22 000 sont absentes. Ce qui veut dire, selon le plénipotentiaire de l’opposition au dialogue politique, que ces 22 mille ont des cartes électeur, mais ne se sont jamais présentés dans un centre administratif afin qu’on puisse prendre leur empreinte biométrique, alors qu’ils ont voté à l’élection présidentielle du 24 février 2019. Ce qui a fait dire à l’opposition que le fichier n’est pas biométrique et ne peut garantir des élections libres et équitables.
De plus, les membres du FRN relèvent également « l’ampleur des recommandations » des experts au nombre de 33. Parmi celles-ci, il y a l’article 48, Alinéa 5 du code qui doit être reformulé pour préciser les conditions dans lesquelles l’opposition doit avoir accès au fichier. Et sur cette question, l’opposition exige la mise en place d’une plateforme qui informe l’électeur à temps réel sur sa situation électorale.
De quoi être inquiet dans un contexte marqué par des désaccords tous azimuts surtout en ce qui concerne la tenue des locales. Soient deux mois d’intervalle entre la date fixée par le président Sall et l’opposition !
Constat d’autant plus inquiétante, la récente décision de la Cour de justice de la Cedeao qui a récemment ordonné la suppression de la loi sur le parrainage dans un délai de six (6) mois. La Cour a en effet estimé que celle-ci porte atteinte au principe de la libre participation aux élections. Une décision qui a fait suite à un recours introduit l’année dernière par l’Union sociale libérale (USL) de l’avocat Abdoulaye Tine pour soutenir la thèse selon laquelle, le parrainage «viole le droit de libre participation aux élections» au Sénégal.
Ismaël Madior Fall, conseiller du président et artisan du parrainage qui a tenté de tourner en dérision la décision, en a d’ailleurs pris pour son grade. Une descente en règle signée par les associations de défense des droits de l’homme. “Afrikajom Center“, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) et la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, l’ont ainsi recadré, à travers un communiqué conjoint, estimant qu’il y a dans la réaction du professeur, des contrevérités et des erreurs d’analyse sur lesquelles, il convient de revenir en détail. « Il est fait dans l’argumentaire du Professeur FALL, un parallèle entre la condamnation du parrainage par la Cour et l’impossibilité totale d’une telle condamnation par les deux cours européennes qui s’occupent de droits de l’homme. Cette mise en contraste est fausse parce que la Cour de la CEDEAO n’a jamais dans son arrêt, rejeté le parrainage en lui-même, mais condamné les conditions dans lesquelles cette loi était appliquée », ont fait remarquer Alioune Tine et ses camarades. Avant d’ajouter : « Il est faux de laisser penser que les deux cours européennes n’ont jamais contesté des législations nationales restreignant de manière abusive le droit de participer à des élections ». « La Cour de la CEDEAO ne se départit pas de sa jurisprudence sur la nécessité d’une violation concrète d’un droit. On présente la décision comme hostile en totalité au Sénégal. Cela est inexact. Il y a plusieurs demandes exprimées par le requérant et qui ont été rejetées par la Cour ».
Dans le même sillage, ils ont soutenu que la Cour ne se comporte absolument pas en juge de la légalité nationale, contrairement à ce qui est affirmé. Mais, précisent-ils : « rien ne l’empêche de se prononcer sur la conformité d’une règle nationale, même constitutionnelle, avec un engagement international de l’État. Autrement, on rendrait impossible le principe même d’un procès international contre l’État puisqu’il suffirait que celui-ci inscrive une violation des droits dans sa Constitution pour échapper à la condamnation parce que la Constitution serait en quelque sorte intouchable, serait une norme taboue.
« Dans cette affaire du parrainage, la Cour évoque une possible violation des droits de l’Homme, le droit de participation électorale lors des futurs scrutins. Cet argument est juridiquement dénué de fondement parce que la violation du droit invoqué ne doit pas être incertaine, elle doit être réelle et non pas reposer sur des allégations futures. Ce qui n’est pas le cas», avait soutenu le constitutionnaliste et actuel ministre conseiller auprès du président de la république, Ismaïla Madior Fall dans une contribution parue dans le quotidien national «Le Soleil».
Il avait ajouté que «l’analyse du dispositif de l’arrêt rendu par la cour de justice révèle, dans l’ensemble, des erreurs de droits et l’abandon total de ce qui fut jusque-là sa jurisprudence sur les questions soulevées par l’affaire», note le ministre d’Etat qui pense que ces erreurs peuvent “porter atteinte à la crédibilité et à la légitimité de la Cour ».
En suivant donc la logique du Constitutionnaliste, la première erreur de droit de la Cour, c’est l’interprétation de sa compétence à connaître de la loi sur le parrainage (qui est une loi interne d’un pays). La deuxième erreur de droit, est le fait que la Cour se comporte, contrairement au texte qui l’institue et à sa jurisprudence, comme une Cour constitutionnelle, juge de la légalité nationale. Ce qu’elle n’est pas. La troisième erreur de droit est que la Cour s’est prononcée en opportunité et non en droit. Elle n’a pas dit concrètement en quoi la loi sur la parrainage porte atteinte au principe de la libre participation aux élections.
«Les erreurs nous paraissent tellement énormes et susceptibles de porter atteinte à la crédibilité et à la légitimité de la Cour que nous pensons vraiment que le Sénégal doit prendre l’initiative de porter une réforme en vue de sauver la Cour pour qu’elle reste l’organe de protection des droits de l’Homme rêvé par les citoyens de l’Afrique de l’Ouest», avait plaidé le Constitutionnaliste.
La départementalisation de Keur Massar tant réclamée depuis plusieurs années par la population de cette commune va enfin devenir une réalité. Les inondations notées l’année dernière, y ont sans doute été pour quelque chose. Le président Sall a ainsi tenu sa promesse. Keur Massar, du fait de son important poids démographie (617 119 habitants), rejoint ainsi Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque en devenant le 5ème département de la région de Dakar et le 46e département du Sénégal englobant trois arrondissements : Yeumbeul, Malika et Jaxaay.
Guédiawaye, un département jusqu’ici constitué d'un seul arrondissement, en comprendra désormais deux : Sam Notaire et Wakhinane Nimzat.
L’autre trouvaille, d’après des infos, c’est la création d’un nouvel arrondissement dans le département de Rufisque : l’arrondissement de Diamniadio qui va englober les communes de Yenne, Sébikotane et Diamniadio, avec quelques modifications de leurs périmètres,
Mais s’il y a un perdant dans le nouveau découpage administratif, c’est bien le maire de Bambilor, Ngagne Diop, qui risque de perdre tout ce que sa commune avait gagné, lors du dernier morcellement opéré sous le règne du président Abdoulaye Wade. Selon des informations, avec le nouveau projet, Sangalkam va se voir rattacher les villages et les cités en amont de l’autoroute à péage. Ce qui a fait voir à certains la main politicienne de Macky Sall qui restitue au ministre Oumar Guèye ce que Wade lui avait repris.
En session d’urgence pour avis sur le projet de découpage qui vise la commune, le Conseil municipal de Bambilor a voté par la négative à l’écrasante majorité des conseillers présents (37 sur 48). Le maire Ndiagne Diop est convaincu que l’ambition du ministre Oumar Guèye est de renforcer sa commune Sangalkam qui, selon lui, devrait logiquement être rattachée à Bambilor et non l’inverse
La conséquence, ce sont des centaines de jeunes qui contestent le découpage consécutif à la départementalisation de Keur Massar. Entre routes barrées, pneus brûlés, casses… ils ont usé de tous les moyens à leur disposition pour se faire entendre puisque des habitants ont vu derrière ce qu’elles considèrent comme une forfaiture, la main de Oumar Guèye.
Le Chef de l’Etat lui pendant ce temps, a lui, l’esprit plutôt tourné vers ses emplois promis aux jeunes et qu’il doit honorer. Aussi, a-t-il demandé aux Ministres en charge de l’Emploi, de l’Economie et du Travail, d’engager en relation avec les Ministres sectoriels, les opérations spécifiques relatives au recrutement spécial (par département et par commune) des 65000 jeunes ciblés. Le Président de la République a informé le Conseil sa décision de faire de la DER/FJ, le guichet unique de financement de l’autonomisation économique des femmes et des jeunes avec, désormais, la fixation selon des critères économiques et sociaux déterminés, d’une enveloppe globale, indicative des financements destinés à chaque département.
Le Train Express régional est une autre de ses préoccupations. Recevant les cahiers de doléances des centrales syndicales, le 1er Mai 2021, Macky Sall avait déjà évoqué cette question. En Conseil des ministres mercredi, il a invité son gouvernement à préparer le terrain. En ce sens, il a demandé au ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, de veiller à la levée de toutes les contraintes liées à l’exploitation commerciale du Ter, au plus tard en novembre 2021.
L’affaire des six (6) bébés prématurés décédés dans un incendie à l’hôpital de Linguère suit son cours. Et le procureur de la République près le tribunal de grande instance (Tgi) de Louga a ouvert une information judiciaire contre l’aide-infirmière chargée de la surveillance de la salle de néonatologie de l’hôpital de Linguère, Khady Seck, le chef du service pédiatrie, Fatou Sy, et le directeur démissionnaire dudit établissement de santé public Abdou Sarr ainsi que X pour homicides et blessures involontaires.
Une situation que le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) déplore. Analysant cette décision, les syndicalistes y voient une façon «d’absoudre maladroitement les véritables responsables de la santé au Sénégal que sont le ministre de la Santé, responsable du secteur, et le président de la République, garant du droit à la santé consacré par la Constitution du Sénégal en son article 8». Le Sames, qui dénonce le non-respect des normes édictées dans les structures de santé, accuse le ministre de la Santé «d’acharnement sur la personne du directeur Dr Abdou Sarr au lieu de prendre lui-même ses propres responsabilités». Et les membres de cette organisation de s’interroger : «Comment peut-on expliquer après être resté sourd et muet aux demandes de matériel du directeur pendant plusieurs années, on attend les lendemains de l’accident pour doter le Service de néonatologie du matériel flambant neuf ?» Pour eux, il n’est pas question «d’accepter que les agents de santé, après des années de dévouement, soient l’agneau du sacrifice d’un système défaillant qui ne garantit ni la sécurité des agents ni celle des usagers et qui est gangréné par la politique»
Les “Lions” du Sénégal joueront les deux premières journées des éliminatoires du Mondial-2022 à l’extérieur, suite à l’exclusion du stade Lat Dior de Thiès par la Confédération africaine de football (Caf ) de la liste des stades homologués. Le ministre des Sports Matar Ba regrette cette situation et donné des garanties.
De quoi se cantonner à la lutte si l’on n’est pas capable de gérer des infrastructures dédiées au football, le sport roi, surtout au moment où Augustin Senghor ne pense qu’à rempiler pour un 4ème mandat. C’est Matar Ba qui devrait se mettre au travail. Car ce qui se passe, est tout simplement honteux. Entre le stade de l’Amitié, inutilisable depuis belle lurette, le stade Demba Diop qui semble à l’abandon, il y a de quoi se demander ce que font nos autorités sportives. Peut-être passer leur temps à pavaner dans les médias ou à jouir de leurs privilèges. « Le stade du Sénégal sera réceptionné le 22 février 2022, dans 10 mois. Un stade plus un terrain d'entraînement et une piste d'athlétisme, nous a appris le ministre des sports sur la RTS 1. Une question, à quoi sert-il de construire des stades si on ne peut les entretenir ?