NETTALI.COM- Sans l’intervention du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, les manifestations du mois de mars dernier qui ont éclaté un peu partout dans le pays, relatives à l’affaire Ousmane Sonko, pouvaient être plus dramatiques. Invité du Jury du dimanche, Moctar Sorang, coordonnateur du Front de résistance et plénipotentiaire du khalife général des mouride lors de cete crise politico judicaire, raconte comment ce dernier a freiné l’ardeur des manifestants.
« Le Khalife nous a appelé très tardivement pour nous demander d’être à Touba. 0n ne savait pas qu’il nous confiait une mission. Arrivés, nous avons trouvé sur place des dignitaires mourides, comme Serigne Bass Abdou Khadre, Serigne Bass Porokhane, des hommes politiques comme Mamadou Diop de Decroix, Me Madické Niang. Sur un langage très précis, le Khalifa nous a dit qu’il n’avait jamais imaginé que de tels faits se passeraient au Sénégal. Il nous a demandé d’œuvrer pour que la paix revienne », rapporte M. Sourang.
Il ajoute : « C’était un grand honneur pour nous. Parce qu’étant talibé, nous mettons cet aspect devant et au-dessous de tout. Serigne Mountakha Mbacké est un père pour nous. Il nous a même éduqués. Immédiatement, nous avons pris contact avec les hommes politiques. Ce qui n’a pas été difficile. Pour l’essentiel, il y avait un problème de manque de communication entre le pouvoir et l’opposition, surtout avec des manifestations qui n’étaient pas autorisées. Nous avons tout expliqué au Khalife. Nous lui avons dit qu’il y a deux aspects urgents qu’il fallait régler. Il y a eu le problème de Sonko qu’il fallait régler. Il ne fallait pas qu’il finisse comme Karim Wade ou Khalifa Sall. C’est-à-dire, faire trainer les choses pour l’éliminer. Également, il y a eu des morts qu’il fallait indemniser et des prisonniers qu’il fallait libérer. Tout ça, il fallait l’expliquer au khalife ».
D’après Moctar Sourang, pour les questions relatives à l’Etat de droit, à la démocratie, le khalife a recommandé qu’il y ait un cadre de dialogue pour discuter de tout cela et qu’il ait un maximum de convergence entre membres de la classe politique. Selon lui, le Sénégal, grâce à ses khalifes généraux, est un pays merveilleux. En clair, dit-il, : « Ce que l’on a eu, c’est ce que le Mali n’a pas. Nos forces maraboutiques et citoyennes jouent un rôle d’arbitre quand il y a danger ».
